Les glissements de calendrier sur quelques programmes vont faire manquer son objectif de livraison à Airbus. L’avionneur a annoncé le 30 octobre qu’il estimait désormais livrer environ 860 appareils en 2019, alors que ses précédentes prévisions tablaient sur 880 à 890 appareils. Le programme A321 ACF cumule notamment les difficultés et son redressement devrait occuper Airbus jusqu’à l’année prochaine.
Autrement, les résultats sur les neuf premiers mois de l’année sont plutôt bons. Porté par l’augmentation des livraisons, un meilleur mix et des taux de change favorables, le chiffre d’affaires du groupe Airbus a enregistré une hausse de 14,36% pour atteindre 46,2 milliards d’euros. L’EBIT ajusté et le résultat net croissent quant à eux de 50% et atteignent respectivement 4,13 et 2,2 milliards d’euros.
La division Avions commerciaux emmène ses résultats, bénéficiant des augmentations de cadences sur les programmes A320 et A350, de l’effet prix provoqué par la proportion toujours plus importante d’appareils livrés en version neo (famille A320 comme A330) et de l’amélioration continue des marges de l’A350. Ce programme « est en passe » d’atteindre son seuil de rentabilité sur l’année.
Les livraisons sur les neuf mois ont concerné 571 appareils (contre 503 sur la même période de 2018), répartis entre 33 A220, 422 monocouloirs de la famille A320 (dont 338 neo), 34 A330 (dont 26 neo), 77 A350 et cinq A380. Il reste ainsi à Airbus près de 290 appareils à livrer d’ici la fin de l’année, augurant de quelques semaines chargées à venir. Le programme A320 devrait flirter avec les soixante livraisons mensuelles (mais la moyenne est de 47 avions par mois sur les trois premiers trimestres) et sa cadence continue d’augmenter pour atteindre les 63 par mois en 2021.
Le tableau est moins reluisant au niveau des prises de commandes, qui restent à 127 commandes nettes, contre 256 en 2018.
Le principal point noir évoqué par Airbus concerne donc le programme ACF (Airbus Cabin Flex), une option appelée à devenir standard sur tous les A321neo à partir de 2020 et qui consiste en une modification du fuselage donnant une plus grande flexibilité (et capacité) à l’aménagement cabine notamment par la neutralisation de la porte de secours à l’avant de l’aile au profit de deux nouvelles sur les ailes. L’avionneur indique que la montée en cadence se poursuit et se poursuivra au quatrième trimestre mais « reste ambitieuse » et que les retards sont « très difficiles » à rattraper. Les efforts pour améliorer sa maturité industrielle devront se poursuivre en 2020.
Du côté de la division Airbus Helicopters, les prises de commande ont chuté à 173 commandes nettes (contre 230 l’année dernière) mais le résultat opérationnel reste stable grâce au développement de l’activité de services.
Quant à Airbus Defence & Space, la division affiche un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros sur les neuf premiers mois, en hausse de 9% par rapport à l’année passée et « essentiellement soutenue par les activités de Military Aircraft ». Les prises de commandes s’établissent à 6,1 milliards d’euros. Au global, Airbus enregistre par ailleurs un impact négatif de -221 millions d’euros en raison de la suspension par l’Allemagne de licences d’exportation vers l’Arabie Saoudite.
L’export devient son objectif prioritaire pour le programme A400M. Si des avancées significatives ont été enregistrées dans le domaine des capacités tactiques (ravitaillement en vol des hélicoptères et largage de parachutistes en simultané), « des défis demeurent, notamment à l’exportation ». La branche militaire de l’avionneur européen précise par ailleurs que « si les dépenses de trésorerie liées à l’A400M sont en baisse, elles ne diminuent pas au rythme visé ». Au 30 septembre, 84 appareils ont été livrés, il en reste donc 90 à produire – en attendant de potentiels prospects à l’export.