L’ACI Europe a publié son analyse de trafic dans les aéroports européens en 2015 le 5 février. L’organisme indique que celui-ci a augmenté de 5,2%, avec une belle performance des plateformes intracommunautaires et une performance plus décevante dans celles situées hors de l’Union européenne. Il a dénombré 1,95 milliard de passagers sur l’année.
ACI Europe souligne en effet que la croissance a atteint 5,6% dans les aéroports de l’UE, avec des résultats particulièrement bons en Irlande, au Portugal ou encore en Lituanie. En revanche, la crise ukrainienne et les embargos imposés à la Russie ont eu un impact fort sur le trafic hors UE, malgré un très fort développement de l’Islande et un dynamisme toujours d’actualité en Turquie.
Une lecture plus détaillée encore des résultats montre que les petits aéroports régionaux sont un petit peu à la traîne par rapport à la moyenne européenne, montrant que la croissance s’est concentrée sur les grands aéroports. Par ailleurs, 20% des plateformes ont enregistré une croissance à deux chiffres, entraînées par la force des compagnies low-cost notamment. Ainsi, celle de Santorin a vu son trafic bondir de 87,6% et celle d’Ohrid (Macédoine) de 53,3%. Mais dans les grands aéroports aussi, de belles progressions ont été enregistrées, comme à Istanbul avec 9,1% à Atatürk et 19,7% à Sabiha Gokçen, ou encore à Athènes (19,1%), Dublin (15,3%) et Madrid (12%).
En revanche, le trafic fret continue de trahir la mollesse du secteur, avec une petite croissance de 0,7%.
Olivier Jankovec, le directeur général d’ACI Europe, indique que la croissance devrait se poursuivre grâce à l’amélioration de la situation économique en eurozone et la baisse du prix du carburant. Deux bémols toutefois, et de taille. Le premier est que le trafic russe devrait continuer à souffrir, victime des sanctions économiques et de la détérioration des relations avec l’Egypte et la Turquie. Le second est une énorme épée de Damoclès qui menace tout le transport aérien de la région et qui rassemble l’afflux sans précédent de réfugiés et toute l’instabilité qu’il occasionne, notamment en zone Schengen, la tentation britannique de sortir de l’Union et le renforcement de la menace terroriste. Ceci ne concernant que la dimension régionale. Mais l’instabilité au Moyen-Orient et les perspectives toujours ternes des marchés émergents vont également peser.