L’espoir aura été de courte durée pour Germania. Après avoir annoncé mi-janvier qu’elle avait trouvé un financement lui permettant de poursuivre ses opérations, elle vient de se déclarer en faillite. Elle a déposé une procédure auprès du tribunal administratif de Berlin-Charlottenburg le 4 février et annoncé la suspension de ses activités en Allemagne, à savoir celle de la compagnie aérienne Germania et de sa filiale MRO Germania Technik Brandenburg, à compter du 5 février.
Elle précise que les activités des filiales suisse et bulgare ne sont pas touchées ; Germania Flug (deux A319 et un A321) et Bulgarian Eagle (deux A319) poursuivent donc leurs opérations.
La faillite de Germania survient après un mois de janvier mouvementé qui a débuté avec un signal d’alarme du groupe sur sa situation financière. A ce moment, elle allait jusqu’à envisager une remise en question de son modèle et surtout de son indépendance, doutant de la pertinence de rester une compagnie moyenne esseulée devant lutter contre des transporteurs faisant partie de grands groupes.
Cependant, quelques jours après, son horizon s’était dégagé lorsqu’elle avait annoncé avoir trouvé des partenaires prêts à investir plus que les quinze millions d’euros dont elle avait besoin pour assurer ses opérations à court terme. Mais les discussions n’ont pas abouti. « Malheureusement, nous n’avons finalement pas été en mesure de mener à bien nos efforts pour trouver un financement couvrant notre besoin de liquidités à court terme. En conséquence, notre seule option était de déposer une demande d’insolvabilité, à notre grand regret », a indiqué Karsten Balke, le CEO de Germania Fluggesellschaft.
Cette faillite intervient après une année 2018 marquée par une nouvelle hausse des prix du carburant, la volatilité continue des taux de change et d’autres problèmes plus spécifiques à la région et à la compagnie, comme la surcapacité en Europe (et ses conséquences : perturbations du contrôle aérien et baisse des tarifs) et des événements exceptionnels de maintenance plus nombreux que d’habitude qui ont perturbé les opérations.
Germania exploitait une flotte composée de dix-huit A319, six A321 et quatre Boeing 737-700. Elle avait également passé une commande auprès d’Airbus pour vingt-cinq A320neo qui devaient être livrés à partir du premier semestre 2020. Elle enregistrait des pertes depuis plusieurs années.