Le Journal de l’Aviation est allé à la rencontre de Derek Zimmerman, président du Soutien Produit de Gulfstream, lors d’Ebace, le salon européen de l’aviation d’affaires qui s’est tenu fin mai à Genève (Suisse). Alors que la certification et l’entrée en service du G500 approchent – et seront suivies par celles du G600 d’ici la fin de l’année – il explique comment ses équipes se préparent pour ces événements.
Comment vous préparez-vous à l’entrée en service des G500 et G600 ?
Nous avons intégrés une équipe de soutien au sein des programmes G500 et G600 bien avant qu’ils soient annoncés. Cette équipe doit certifier que le design de ces appareils est bien adapté à la maintenance et aux opérations, ainsi qu’apporter des informations sur ce design à l’organisation du soutien pour qu’elle puisse se préparer.
De plus, nous avons une équipe de soutien qui s’occupe de la flotte de prototypes des deux appareils. Depuis plusieurs années, elle participe donc au programme d’essais en vol, préparant les avions, faisant un retour d’expérience après leurs vols et accumulant une véritable connaissance sur ces appareils.
Nous sommes ensuite capables d’utiliser cette connaissance comme base pour la formation de nos techniciens opérationnels, de nos représentants locaux, de nos techniciens de services, de nos techniciens FAST (équipes de soutien projetables, NDLR) et de tous les employés nécessaires pour être prêts pour ces entrées en service qui auront lieu cette année.
C’est un processus sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années. Plus nous sommes familier avec la façon dont sont faits les appareils, plus nous pouvons préparer le terrain pour la maintenance et être sûrs que nos employés sont prêts pour l’introduction des G500 et G600.
Préparez-vous aussi votre offre de pièces de rechange ?
Nous faisons la même chose du côté des pièces détachées. En regardant toutes les configurations, il y a beaucoup de similarités avec le programme G650 en termes de nouveau design. Nous allons donc exploiter ces pièces, technologies et systèmes communs pour être sûrs d’avoir les stocks disponibles et voir où les placer. Nous pourrons avoir des stocks communs aux trois appareils pour une grande partie des systèmes.
Nous sommes aussi bien préparés pour ce lancement que pour tous les lancements que nous avons eu pour de précédents produits.
Avec la communalité entre G500 et G600, pourrez-vous utiliser le même réseau pour les soutenir tous les deux ?
Les différences entre les deux appareils sont vraiment mineures. Notre préparation pour le G500 est essentiellement la même que celle dont nous avons besoin pour le G600. Nous ne nous préparons pas pour deux designs différents, mais pour un design qui présente beaucoup de similarités. Pour les pilotes, c’est une qualification de type commune donc la formation concorde, tout comme pour les techniciens, les besoins de pièces détachées, etc.
Avez-vous commencé la formation des équipes des futurs opérateurs ?
Nous avons commencé cette année la formation des pilotes et des techniciens. Pour nous comme pour les opérateurs, nous ne voulons pas nous former trop tôt par rapport à la réception de l’avion. Nous commençons donc juste à déployer véritablement la formation vers nos clients et les techniciens Gulfstream.
Vous déployez des représentants vers les opérateurs ou vous préférez les inviter dans vos installations ?
Nous faisons les deux. Les opérateurs viennent à Savannah (Géorgie, Etats-Unis) pour la formation initiale. Puis, lors des premières livraisons, nous envoyons aussi des représentants pour aider au transfert de connaissances et d’informations vers les opérateurs. Ils comprennent des pilotes, des techniciens, des personnels de cabine, qui travaillent avec l’opérateur être sûrs qu’il puisse exploiter confortablement l’avion. Ils passent ensuite à un autre client.
Nous pensons que c’est une bonne combinaison avec nos représentants locaux et nos techniciens FAST affectés dans la zone, disponibles pour fournir une assistance. Ce sont vraiment les trois piliers de notre offre.
Vous avez fait beaucoup d’annonces concernant votre réseau de soutien ces derniers mois. Allez-vous continuer à vous étendre dans les prochains mois ?
Nous continuons à nous étendre car la flotte continue de grandir, avec plus d’avions, plus de modèles. Notre engagement est de soutenir ces appareils et nous devons donc fournir de la capacité sur nos services pour nos clients.
Vous avez raison, nous avons donc fait beaucoup d’annonces. En 2016, nous avons lancé un nouveau centre de distribution pour le soutien produit à Savannah. En 2017, nous avons transformé Jet Aviation à St Louis (Illinois) en centre de MRO dédié à Gulfstream. A la fin de l’année dernière, nous avons annoncé une nouvelle installation à Van Nuys (Californie). Cette année nous avons annoncé Appleton (Wisconsin) et Savannah, et nous venons juste de lancer Farnborough (Royaume-uni).
Nous avons encore des annonces sur lesquelles nous travaillons pour continuer à nous étendre aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Notre compagnie soeur Jet Aviation (au sein du groupe General Dynamics, NDLR) vient d’ailleurs d’acheter Hawker Pacific, ce qui va renforcer nos capacités pour les avions en Asie. C’est un investissement que Gulfstream fait depuis 60 ans et nous allons continuer à croître.
Cette croissance est elle liée à l’arrivée des G500 et G600 ?
C’est davantage une stratégie globale. Nous construisons de plus en plus de G650, avec près de 300 exemplaire en service désormais, et nous avons aussi produit plus de 550 G550 (sur un total de 2 700 appareils, NDLR). Ce sont flottes sont plus nombreuses, avec des avions plus grands, que ce nous avions produit précédemment. Nous avons donc besoin de plus de larges hangars capables d’accueillir ces avions, et dans plus d’endroits car notre base de clients continue de s’étendre à travers le monde.
Vous parlez des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Asie. L’Amérique latine n’est pas un marché pour Gulfstream ?
C’est un bon marché, mais qui ne se développe pas aussi rapidement aujourd’hui que précédemment. Tous les marchés connaissent des périodes de croissance plus ou moins rapides.
Nous avons une base à Sorocaba, juste à l’extérieur de São Paulo au Brésil. Nous continuons à regarder comment la faire croître, mais nous pensons que nous avons la bonne taille.
Vous avez lancé un nouveau centre dédié aux AOG (avions immobilisés au sol) en mars. Réfléchissez-vous à d’autres initiatives comparables avec de nouveaux services spécifiques ?
Nous regardons la façon dont nous sommes organisés et nous nous assurons que nous faisons le meilleur usage des technologies et la meilleure coordination de nos ressources.
Notre centre de services central est le plus grand centre dédié à l’aviation d’affaires dans le monde. Le centre d’appels compte à lui seul plus de 300 employés. Nous leur amenons des ressources clef grâce aux opportunités offertes par la technologie, comme la visibilité sur les appareils répartis à travers le monde.
Alors que nous continuons à croître, nous voulons anticiper pour nous assurer la meilleure coordination de nos ressources, notre maintenance, nos équipes FAST, nos véhicules à travers le monde. Nous ne sommes pas encore prêts à faire une annonce, mais il y en aura pendant la seconde moitié de cette année, notamment à propos de nouvelles capacités sur notre portail en ligne.