L’utilisation de la réalité virtuelle pour la formation se fait de plus en plus prégnante dans toutes les branches de l’industrie, et le MCO ne fait pas exception à la règle. Thales vient ainsi de présenter un outil de Formation en réalité virtuelle, pour l’instant désigné en interne par l’acronyme VRT, lors du salon ADS Show qui se tient sur la BA 106 de Bordeaux-Mérignac les 26 et 27 septembre.
Equipement portatif sans fil, le VRT se veut ergonomique et facilement déployable. Il s’articule autour d’un sac à dos, d’un casque de réalité virtuelle et deux télécommandes, qui permettent d’évoluer librement dans un environnement virtuel créé grâce à des balises, elles aussi portatives. Doté d’une autonomie de trois heures, il est rechargeable grâce à des batteries encastrables directement dans le sac, sans compromettre la liberté de mouvement.
Le technicien en formation peut ainsi se déplacer tout autour de l’équipement, en l’occurrence un radar Ground Master 200, mais aussi entrer dans le shelter afin d’accéder aux différentes interfaces de commandes ou encore se rendre en salle technique. Il peut alors procéder de façon virtuelle à un examen en détail de l’équipement, ainsi qu’à des opérations de maintenance, selon deux modes : l’un où il est guidé dans ses gestes par le VRT, l’autre où il peut agir à sa guise. La performance du technicien est ensuite automatiquement noté sur 10 par le système.
Un boîtier intégré au sac à dos permet la transmission des images de la simulation en quasi temps réel (moins d’une milliseconde de latence) sur un écran déporté. Cette capacité offre des possibilités de formation à distance, particulièrement appréciables dans le cadre des contrats à l’export.
La VRT offre surtout des possibilités de formation peu onéreuses – avec un coût matériel estimé à moins de 10 000 EUR – et rapides à mettre en place. Elle peut ainsi se poser en alternative à l’entraînement sur matériel réel, notamment sur les équipements dont le taux de disponibilité est faible.
Développement avec l’armée de l’air
Lancé il y a sept mois en collaboration avec l’armée de l’air, le VRT est développé selon des objectifs semestriels. Le premier palier, qui vient donc d’être atteint, visait à l’intégration du Ground Master 200 dans le système. D’ici cinq mois, les équipes de Thales doivent offrir la possibilité de jouer entièrement la procédure de déploiement du radar, ainsi que quelques actions de maintenance, à l’armée de l’air. Enfin, dans un an, l’objectif de proposer l’intégralité des opérations de maintenance, ainsi qu’un éditeur de scénarios.
Ce système VRT sera aussi déployé sur d’autres vecteurs, à commencer par le Ground Master 400. Ce pourra être le cas pour l’ensemble des radars et des systèmes d’armes. Des travaux similaires sont menés dans les autres divisions du groupe, notamment pour les systèmes aéroportés. « A partir du moment où il y a un gain de coûts, c’est intéressant », affirme-t-on chez Thales.
Des séminaires internes de veille technologique ont d’ailleurs lieu régulièrement pour partager les différentes avancées – certaines équipes travaillant plus sur la formation pour les aspects logiciels, d’autres pour les matériels en fonction de leurs besoins spécifiques.
Le VRT était en démonstration à ADS Show. © Thales