Qu’est ce qui a décidé Dassault Aviation à procéder au rachat des activités mondiales de maintenance d’ExecuJet auprès du groupe Luxaviation ?
L’objectif de Dassault Aviation avec le rachat d’Execujet était véritablement de sécuriser l’empreinte mondiale de ses services. Execujet possède en effet onze centres de MRO à travers le monde, c’est ce qui les a intéressés.
Dassault aurait pu facilement les désigner tous comme centres de services agréés, mais des transactions récentes – notamment une en Asie-Pacifique avec la prise de contrôle d’une société de MRO par un constructeur (Jet Aviation, société-soeur de Gulfstream, a racheté Hawker Pacific en 2018, NDLR) – lui ont fait réaliser l’importance de sécuriser cette empreinte.
Comment cette intégration influence-t-elle votre modèle et votre stratégie ?
C’est une transition facile. La flotte installée de Dassault n’est pas suffisante pour garder ces centres remplis. Ils doivent donc entretenir d’autres types d’avions. Mon défi était de maintenir les bonnes relations existantes avec Bombardier, Embraer et Gulfstream en particulier, malgré le changement de propriétaire, et au final de contenter tout le monde. Nous avons atteint une position logique qui consiste à fournir le même niveau de services à tout le monde. Nous ne devons pas favoriser Dassault ou n’importe quel autre constructeur.
Quelle est la part des différents avionneurs dans votre activité ?
La part de Dassault est très basse pour le moment. Seuls deux de nos centres soutiennent pour l’instant les Falcon, un en Afrique du Sud et un au Nigeria. J’estimerai à 10% la part de Dassault dans chacun de ces deux centres. Notre activité se déroule principalement avec Bombardier, puis avec Embraer et Gulfstream. Ensuite nous avons Textron Aviation avec les Beechcraft.
La part de Dassault Aviation est-elle appelée à croître ?
L’idée est que chacune de nos installations devienne un centre de services Dassault et d’avoir assez de capacité pour s’occuper des Falcon déjà installés ou qui s’installeront sur les zones que nous couvrons. La part de Dassault devrait donc naturellement croître. Nous préparons nos employés aux produits Dassault dès à présent. Nous avons déjà des formations en cours et beaucoup de sessions sont programmées.
Beaucoup de nos sites connaissent un succès certain et sont proches de la saturation. Nous avons donc un programme d’expansion avec la construction d’une nouvelle installation à Dubaï, d’une à Kuala Lumpur, et enfin d’une ou deux autres en Australie. C’était déjà sur la table avant la transaction, mais maintenant c’est encore plus important de nous étendre. C’est une bonne chose pour nous.
Planifiez-vous des recrutements pour soutenir cette expansion ?
Oui, définitivement. Nous planifions des créations d’emplois dans tous les sites que nous développons. Nous bâtissons non seulement des installations plus grandes, mais nous voulons aussi davantage de guichets uniques (« one-stop facilities »). Pour l’instant nous ne sommes pas impliqués sur le réaménagement intérieur d’avions et la peinture, mais les centres de Kuala Lumpur et Dubaï offriront un service complet. Nous le ferons seuls ou avec des partenaires, mais nous le ferons.
De 460 employés aujourd’hui, nous souhaitons ainsi atteindre 600 personnes d’ici deux ans.