La refonte du MCO des flottes françaises se poursuit. Après le « contrat pilote » signé pour les Fennec en début d’année, le contrat RAVEL – pour RAfale VErticaLisé – notifié en mai, voici le contrat CHLEM pour les hélicoptères lourds et de manoeuvre, à savoir les Cougar et les Caracal des armées de terre et de l’air. Celui-ci vient juste d’être notifié à Airbus Helicopters par la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé). L’annonce a été faite lors des 13e Rencontres aviation civile aviation militaire, le 21 novembre, par le colonel Etienne Gourdain, chef du bureau Appui à l’activité au sein de l’état-major de l’armée de l’air.
Le périmètre de ce nouveau contrat porte sur 46 appareils, précise Olivier Tillier, directeur du Centre de soutien militaire France (MSC-F) d’Airbus Helicopters. Dans le détail, cela comprend a priori les 26 Cougar (dont les derniers sont en cours de rénovation) et les 8 Caracal de l’armée de terre, ainsi que les 11 Caracal de l’armée de l’air. Le dernier hélicoptère intégré dans le contrat devrait être le Caracal commandé en juin dernier pour remplacer l’appareil accidenté au Burkina-Faso en novembre 2014.
Comme pour les Fennec et RAVEL, le contrat CHLEM se veut verticalisé. Il s’agit ainsi contrat unique passé avec un maître d’oeuvre industriel, qui sera responsable de l’ensemble des opérations de soutien des hélicoptères et de leurs équipements, ainsi que de la chaîne d’approvisionnement de bout en bout. Charge à lui de s’accorder avec les autres parties prenantes pour assurer la disponibilité opérationnelle des machines ou encore l’activité, chère au général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’air. Le montant du contrat est lui forfaitisé avec un coût défini à l’heure de vol, qui comprend les opérations de maintenance, les révisions, les pièces de rechange et autres consommables…
Cette responsabilité accrue, ainsi que la longue allonge du contrat d’une durée initiale de dix ans, doit offrir une visibilité plus importante au maître d’oeuvre industriel. En échange, celui-ci s’engage sur un contrat de performances avec des objectifs chiffrés à respecter en termes de disponibilité, d’heures de vol à fournir ou de réduction des cycles dans la planification des opérations de maintenance, sous peine de s’exposer à des pénalités prédéfinies.
C’est donc Airbus Helicopters – qui n’aurait pas candidaté pour les Fennec, confiés à Helidax – qui a été choisi. Il aura fallu près de deux ans de travail avec la DMAé – créée officiellement en avril 2018 – pour arriver à la conclusion de ce contrat, précise encore Olivier Tillier. L’hélicoptériste devrait continuer à se positionner sur de futurs contrats de ce type, qui couvriront petit à petit l’ensemble des flottes – avions comme hélicoptères – en service au sein des forces.