L’heure était à la sortie du tapis rouge sur le site de Safran Helicopters Engines à Tarnos (Nouvelle Aquitaine), ce 21 février. Ross McInnes, président du Conseil d’administration de Safran, Philippe Petitcolin, directeur général du groupe et Franck Saudo, président de Safran Helicopter Engines étaient tous trois présents pour accueillir la ministre des Armées Florence Parly, venue y inaugurer le campus industriel CAP 2020. Derrière cette appellation se cache un projet de modernisation du site de Tarnos qui a pour but d’améliorer fortement sa productivité sur l’activité MRO, grandement tournée vers le soutien aux flottes d’hélicoptères des forces françaises.
« C’est le vaisseau amiral du support et des services », annonce Franck Saudo au moment de présenter Tarnos, deuxième site de Safran Helicopters Engines et première installation de maintenance du motoriste. Établi en 1965, il avait besoin d’une modernisation en profondeur. C’est chose faite avec CAP 2020.
Lancé officiellement en septembre 2015, le projet CAP 2020 a vu la construction de trois nouveaux bâtiments livrés l’an dernier. Le premier est un hangar industriel de 8 500 m² qui accueille le Centre d’excellence réparation pièces et composants (CERPC). Le deuxième consacre ses 14 500 m² à la révision et la réparation des moteurs en eux-mêmes. Et le dernier accueille des activités tertiaires pour le pilotage du réseau mondial de soutien de Safran Helicopters Engines, qui compte 15 filiales à l’international. Franck Saudo estime ainsi disposer de « l’installation la plus moderne au monde pour le soutien des moteurs d’hélicoptères ».
De nouvelles technologies ont été déployées pour la réparation des composants. © Safran / CAPA / L. Pascal
Gains de productivité
Le projet s’appuie sur deux axes, détaille encore le patron de Safran Helicopter Engines. Le premier est une modernisation des moyens industriels, le second une optimisation des flux dans les lignes de production. Le regroupement et la réorganisation linéaire du processus de traitement des moteurs permet de réduire le circuit à moins de 500 m, là une machine pouvait parcourir plus de 5 km auparavant. Franck Saudo revendique ainsi une réduction de 30 % des cycles de MRO. Le temps moyen pour la réparation ou la révision d’un moteur de la gamme Arriel ou Arrius passe ainsi de 50 à 35 jours.
Si le gain attendu est conséquent, l’investissement l’est aussi. Le groupe Safran a dépensé 50 millions d’euros en autofinancement pour mettre en place CAP 2020. Et il a engagé 9,5 millions d’euros supplémentaires pour une deuxième phase qui verra la modernisation de la production de pièces neuves, avec la requalification d’ici 2022 d’un bâtiment existant actuellement inusité.
Le site de Tarnos adresse le marché Europe, Afrique et Moyen-Orient, qui constitue une flotte installée de 5 000 moteurs chez 350 opérateurs dans 85 pays. Son principal client est l’État français avec 1 600 moteurs à lui tout seul dans le cadre du contrat de performance MCO France, qui couvre les flottes des armées françaises, de la gendarmerie nationale, des douanes et de la sécurité civile. Chaque année, Tarnos traite ainsi environ 650 moteurs civils et militaires, dont une centaine dans le cadre de ce contrat étatique. À cela s’ajoutent environ 20 000 pièces et accessoires.