Le CTA (Centre technologique en aérospatiale) canadien a accueilli un nouveau pensionnaire dans son programme OPAIR (programme de recherche sur les opérations aériennes). Il s’agit d’un Piper PA-31-350 Navajo Chieftain, avion bimoteur de huit places qui sera utilisé comme laboratoire volant. C’est une première pour un établissement d’enseignement au Canada. L’appareil doit désormais être modernisé et instrumenté avant de devenir un outil de recherche à part entière.
Avec ce Piper, le CTA entend « tester de nouvelles technologies destinées à réduire le bruit des petits avions et d’effectuer des essais en vol pour mesurer la performance de nouveaux équipements électroniques comme des radars. » Il doit permettre « d’accélérer le développement de nouveaux systèmes déployés dans les centres de recherche, les universités et les entreprises partenaires du CTA. »
Parmi les aménagements prévus, la structure de l’avion sera aussi équipée de systèmes de surveillance de l’état et de l’utilisation (HUMS). Le CTA veut ainsi développer ses capacités sur la maintenance prédictive.
Pascal Désilets, directeur général du CTA, le résume ainsi : « Cette acquisition aura des retombées importantes pour l’industrie aérospatiale. Elle offrira une plateforme unique de tests aux entreprises et aux universités canadiennes avec lesquelles nous travaillons et contribuera à la formation sur les essais en vol des techniciens et des professeurs de l’École nationale d’aérotechnique. »
Plus largement, l’avion s’inscrira dans le cadre du programme OPAIR. Mené avec des industriels canadiens comme Bombardier, Marinvent et Esterline CMC Electronics, il « vise à développer une expertise de pointe au Québec, à aider les entreprises à être plus compétitives à l’échelle internationale et à combler les lacunes du marché en matière d’instrumentation d’aéronefs, d’analyse de données et de tests de précertification. » Une situation qui n’est peut-être pas étrangère au fait que Bombardier teste en grande partie ses avions aux Etats-Unis, avec son centre d’essais en vol de Wichita (Kansas).
Ce programme québécois a été lancé en 2016, avec une subvention de 4,25 millions de dollars canadiens sur cinq ans de la part du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le gouvernement du Québec et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). C’est d’ailleurs cette dernière qui a financé l’achat du Piper Navajo Chieftain pour le CTA.