Mise à jour 16h16 : Après un peu plus de 4 heures de vol, MSN1795 s’est posé à 14h10 en piste 32 gauche, après avoir effectué un passage bas au-dessus de la plateforme aéroportuaire toulousaine. De l’avis de tout l’équipage d’essais présent à bord, cet avion « est bien né ».
« C’est une super machine, elle vole très bien et elle a vraiment dépassé toutes nos attentes », a déclaré Thierry Bourges quelques minutes après être sorti de l’appareil. Mais les festivités liées au premier vol réussi de l’A330-900 ne vont pas durer très longtemps. Les prochains vols sont en effet attendus dès la semaine prochaine.
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Actualité chargée pour Airbus en cette semaine d’octobre. Deux jours après avoir annoncé une prise de participation majoritaire dans le programme CSeries de Bombardier, l’avionneur européen a célébré le premier vol de son A330neo, version remotorisée de son bimoteur long-courrier A330. L’appareil – un A330-900, premier modèle de la famille A330neo – a décollé de l’aéroport de Toulouse le 19 octobre, commençant ainsi un programme d’essais en vol qui doit l’emmener jusqu’à la certification l’an prochain.
Malgré une grisaille plus parisienne que toulousaine, l’A330-900 MSN1795 a pris son envol à 9h57, heure locale. A l’heure où nous publions ces lignes, l’avion continue de défricher son enveloppe de vol initiale dans la région de Toulouse. Après un palier autour de 10 000 pieds (3 000 m) avec des vitesses variant entre 160 et 260 noeuds (300 à 481 km/h), l’A330-900 a accéléré progressivement jusqu’à 465 noeuds (860 km/h) et grimpé jusqu’à 28 000 pieds (8 500 m).
L’avion continue à monter et à accélérer pour l’instant en se dirigeant vers la côte Atlantique. L’heure du retour à Toulouse est prévue pour 14h. Des plages de basses vitesses devraient être observées avant l’atterrissage.
L’équipage se compose des pilotes d’essais Thierry Bourges, Thomas Wilhelm et du mécanicien navigant d’essais Alain Pourchet, tandis que trois ingénieurs de vol ont pris également place à bord afin de conduire ces premiers tests : Jean-Philippe Cottet, Emiliano Requena et Gert Wunderlich.
Vers une certification mi-2018
Deux prototypes sont prévus pour le programme de certification de l’A330-900. Le second appareil (MSN1813) rejoindra la flotte d’essais dans un mois environ. Airbus prévoit de réaliser 1 100 heures d’essais en vol en vue d’obtenir à la fois l’homologation européenne de l’Easa et américaine de la part de la FAA mi-2018. Le MSN1795 devrait accomplir environ 600 heures de vol, et le MSN1813 vise les 500 heures.
Ces chiffres sont amenés à évoluer en fonction du déroulement du programme. Le premier avion de série sera également utilisé pour valider la nouvelle cabine Airspace d’Airbus.
Airbus pourra alors passer au développement de la deuxième version de l’A330neo, l’A330-800. Du fait de l’importante communalité avec l’A330-900, un seul prototype sera nécessaire. Il devrait effectuer environ 300 heures d’essais en vol pour une certification en 2019.
Nouvelles performances
L’A330neo a été lancé en juillet 2014, lors du salon de Farnborough (Royaume-Uni). Il comprend donc deux modèles : l’A330-800 et l’A330-900. Ils pourront accueillir respectivement 257 et 287 passagers avec une cabine configurée en trois classes. L’A330-900 affichera une autonomie de 12 130 km, tandis que l’A330-800 pourra franchir jusqu’à 13 900 km.
Les deux appareils seront motorisés par des moteurs Rolls-Royce Trent 7000. Ceux-ci s’appuient sur l’architecture du Trent 1000-Ten du Boeing 787-10, tout en y intégrant des innovations technologiques développées pour le Trent XWB de l’A350.
Outre la nouvelle motorisation, l’A330neo bénéficie d’une voilure redessinée, avec une envergure agrandie et l’intégration de nouveaux dispositifs d’extrémités de voilure (Sharklets). La cabine Airspace est également nouvelle et pourra accueillir jusqu’à dix sièges de plus que les configurations actuelles.
Airbus prévoit 1 100 heures de vol pour certifier l’A330-900.