Au vu des difficultés rencontrées par Boeing dans la tenue du programme KC-46A Pegasus, toutes les nouvelles positives sont bonnes à prendre. Deux semaines après le décollage du premier exemplaire de série – après six prototypes – le constructeur américain a annoncé l’homologation civile du 767-2C, version modifiée du 767 qui sert de base au KC-46A. L’avion a ainsi reçu son certificat de type amendé (ATC) de la part de l’Administration fédérale américaine de l’aviation (FAA), le 21 décembre.
Le 767-2C en lui-même est donc considéré comme fiable. Boeing avait notamment modifié la structure, ainsi que les systèmes électriques et hydrauliques de l’appareil par rapport au 767 commercial classique. Pour y arriver, les équipes de Boeing Defense, Space & Security ont reçu l’appui de leurs collègues de la division Commercial Airplanes.
Selon le constructeur, l’obtention de cet ATC a nécessité la tenue d’essais « en laboratoire, au sol et en vol portant sur les capacités fondamentales de l’avion, dont les systèmes d’avionique, de pilote automatique et de contrôle de l’environnement, ainsi que sur son nouveau système de carburant. Les données obtenues ont permis de confirmer que tous les systèmes fonctionnaient comme prévu. »
Mike Gibbons, vice-président et directeur du programme KC-46A, a salué « une étape clef du programme KC-46 […] alors que nous poursuivons nos efforts d’essais et que nous travaillons à l’achèvement de la prochaine phase de certification ».
D’importants retards à combler
Il reste en effet beaucoup de travail à Boeing pour valider les équipements militaires qui font du 767-2C un avion ravitailleur KC-46A. Ce chantier fera lui aussi l’objet d’une homologation de la part de la FAA, avec un certificat de type supplémentaire (STC). Le travail pour l’obtenir serait achevé à 83 %, à en croire Mike Gibbons, qui ajoute que la phase d’essais en vol avec la FAA a déjà commencé. Par ailleurs, les six prototypes ont accumulé à ce jour 2 200 heures de vol et réalisé 1 600 contacts secs et humides avec divers avions.
Il s’agira ensuite de poursuivre progressivement l’intégration du KC-46A dans la flotte de l’US Air Force. Boeing a accumulé beaucoup de retard sur ce terrain. Originellement, 18 appareils pleinement opérationnels auraient dû être livrés l’été 2017, puis début 2018 et finalement en octobre 2018. Etant donné que le premier avion de série vient juste de faire son premier vol et qu’il ne sera livré que l’an prochain, cet objectif risque d’être dur à tenir. Un temps attendue en 2017, la déclaration de capacité opérationnelle initiale (IOC) ne fait plus l’objet de projections pour l’instant.
Pour rappel, le KC-46A doit remplacer l’actuelle flotte, vieillissante, de ravitailleurs de l’US Air Force. Cette dernière a exprimé un besoin pour pas moins de 179 appareils, et en a déjà commandé 34 sur ce total.