Un Global peut en cacher un autre. Alors que Bombardier était attendu autour du Global 7000, c’est le lancement des Global 5500 et 6500 qui a animé Ebace – salon européen de l’aviation d’affaires qui se tient du 29 au 31 mai à Genève (Suisse) – à la veille de son ouverture. Après avoir travaillé en secret pendant plusieurs années, le constructeur canadien a donc créé la surprise avec ses deux nouveaux avions, faisant même le spectacle avec la présentation d’un premier prototype. Le Global 7000 a tout de même fait parler de lui avec sa nouvelle dénomination. Le plus grand appareil de la flotte de Bombardier s’appellera désormais le Global 7500.
Certes les Global 5500 et 6500 sont avant tout des versions remotorisées des actuels Global 5000 et 6000, eux-mêmes dérivés du Global Express conçu dans les années 1990. Mais à l’heure où les nouveaux programmes ne sont pas légion, la nouvelle n’est pas négligeable. D’autant que les deux appareils bénéficient, outre d’un nouveau moteur avec le Pearl 15 de Rolls-Royce, d’une nouvelle voilure, d’une cabine redessinée autour du siège Nuage et d’améliorations au niveau de l’avionique.
Nouveau moteur, nouvelles performances
Le principal impact de l’intégration du Pearl 15 se situe sur l’autonomie. Bombardier et Rolls-Royce estiment que les deux nouveaux avions bénéficieront d’une réduction de 13 % de consommation de carburant par rapport à leur aînés.
Le Global 5500 gagne ainsi 500 NM par rapport au Global 5000 et peut désormais franchir 5 700 NM avec 8 passagers et 3 membres d’équipage à Mach 0,85. Le Global 6500 passe lui à 6 600 NM dans les mêmes conditions (si ce n’est un membre d’équipage supplémentaire), soit 600 NM de plus que le Global 6000.
Cet avantage serait encore plus conséquent en conditions « haut et chaud », où les deux nouveaux appareils pourraient ainsi franchir 1 300 NM de plus que leurs aînés grâce à la poussée accrue de leurs moteurs. Ils affichent d’ailleurs une distance de décollage réduite de quelques dizaines de mètres chacun. Enfin, leur Mach maximal opérationnel passe à Mach 0,90 contre Mach 0,89 auparavant.
Malgré ces modifications et des évolutions au niveau de la voilure, les masses des Global 5500 et 6500 restent inchangées par rapport à leurs modèles originels respectifs.
Passage à la vision combinée
Les deux avions conservent le poste pilotage Vision qui équipe aujourd’hui l’ensemble de la famille Global. Basé sur l’avionique Pro Line Fusion de Rockwell Collins, il s’articule autour de quatre écrans multifonctions, d’un radar météo MultiScan, de cartes mobiles, ainsi que d’un nouveau système de vision combinée (CVS). Comme le FalconEye de Dassault Aviation et Elbit, il permet la fusion entre les systèmes de vision synthétique (SVS) et améliorée (EVS) avec un affichage tête haute sur un HUD.
La nouvelle cabine intègre pour sa part le fauteuil Nuage, conçu par Bombardier pour le Global 7500. Il avait déjà été présenté par le constructeur au début du mois de mai.
Les Global 5500 et 6500 doivent entrer en service en fin d’année prochaine. Bombardier souhaite les commercialiser respectivement à 46 et 56 millions de dollars, prix catalogue. Ils seraient ainsi moins cher que les Global 5000 et 6000, évalués respectivement à 50 et 62 millions de dollars, prix catalogue.
Cohabitation
A priori, la date d’arrêt de la production de ces derniers n’a pas encore été déterminée. David Coleal, président de Bombardier Avions d’affaires, estime qu’il y aura une période de transition avec les quatre modèles et que le calendrier dépendra du choix des clients.
Reste aussi à savoir ce que deviendra le Global 8000 dans cette équation. Le président de Bombardier Avions d’affaires a affirmé que l’appareil ultra long-courrier était toujours en développement.
Pour autant, il a aussi concédé que le carnet de commandes de l’avion restait relativement faible et que la priorité était donnée à la certification du Global 7500, qui doit entrer en service cette année. Ce sera ensuite le tour des Global 5500 et 6500. Il pourrait donc n’arriver qu’à l’horizon 2020. Pour rappel, le Global 7000 était attendu à l’origine en 2016 et devait être suivi d’un an par le Global 8000. De quoi susciter quelques rumeurs sur un éventuel abandon du programme.
Les Global 5500 et 6500 afficheront des performances accrues en conditions « haut et chaud ». © Bombardier