Nouvelle tuile pour Boeing. Le premier vol de son 777X, qui était un temps espéré pour le salon du Bourget 2019, a été repoussé. GE Aviation a rencontré un problème sur un composant de son moteur GE9X, qui équipe l’appareil. Le motoriste a été contraint d’annoncer la nouvelle le 17 juin, jour d’ouverture du salon. Boeing va donc devoir patienter encore plusieurs mois avant de voir son futur gros-porteur décoller de ses installations d’Everett, près de Seattle (Washington).
C’est David Joyce, PDG de GE Aviation, qui a pris la responsabilité d’annoncer le retard. Après avoir rappelé que c’était le moteur civil le plus gros et le plus puissant au monde avec 3,35 m de diamètre et ses 105 000 livres de poussée, et affirmé sa volonté de réaliser « une entrée en service sans défaut », il s’est résolu à parler du problème en lui-même.
Il y a trois semaines, le motoriste a constaté l’usure prématurée d’un stator situé à l’avant du compresseur. Elle a été détectée à l’issue d’un essai d’endurance baptisé « block test », qui consiste à faire fonctionner un moteur pendant 150 heures au-delà des régimes habituels pour estimer les marges de temps de vie opérationnelle.
Pause dans le programme
« Nous avons décidé d’appuyer sur le bouton pause avec Boeing et de redessiner le composant, a-t-il poursuivi. Nous avons modifiés nos moteurs existants et sommes retournés en phase de test. » Les essais se déroulent pour l’instant au banc d’essais, afin d’éprouver le nouveau design et être sûr d’avoir bien répondu au problème. Il s’agit principalement de retrouver les marges prévues initialement.
Bill Fitzgerald, vice-président en charge des moteurs commerciaux, espère que cette phase se terminera bientôt afin de pouvoir reprendre les essais en vol du GE9X. Il n’a néanmoins pas donné de date. Ces essais en vol s’effectueront sur le banc volant de GE Aviation, son fameux 747 spécialement aménagé. Le programme compte pour l’instant 2 700 heures de fonctionnement du moteur, dont 450 heures en vol réparties sur deux campagnes.
« Nous sommes toujours très confiant pour arriver à certifier le moteur et voler avec Boeing d’ici la fin de cette année », a enfin affirmé David Joyce. Un point devrait être fait avec l’avionneur cet automne pour déterminer quel sera le nouveau calendrier. Il a néanmoins déjà été décidé que le 777X ne volerait qu’avec des moteurs en configuration conforme à celle retenue pour la certification, et non avec des moteurs d’essais rétrofités. Ce qui repousse donc l’échéance vers la fin de l’année.