Contraint de se séparer un à un de ses programmes d’avions commerciaux, Bombardier n’a d’autre choix que de s’investir pleinement dans ses avions d’affaires pour continuer à exister dans le monde aéronautique. Et ce sont naturellement les appareils très haut de gamme Global qui font office de navires amiraux de sa flotte devenue flottille. Le constructeur canadien a donc décidé d’en moderniser la production avec la construction d’un nouveau Centre de fabrication Global, qui ouvrira en 2023. Il sera situé sur l’aéroport international Pearson de Toronto (Ontario), principale plateforme du pays avec près de 50 millions de passagers en 2018.
Ce nouveau centre de 93 000 m² accueillera la production du nouveau Global 7500, ainsi que celles des appareils modernisés Global 5500 et 6500. Il sera doté « d’installations de fabrication ultramodernes à la fine pointe de la technologie », à en croire Bombardier. Cela devrait concerner aussi bien les méthodes de production que l’outillage. Le constructeur évoque ainsi un système de positionnement automatisé guidé par laser pour assurer un assemblage de précision des grands sous-ensembles, tels que la voilure et le fuselage. Plusieurs milliers d’employés devraient y être basés à terme.
Bombardier entend ainsi assurer la montée en cadence de ses programmes Global tout en baissant les coûts de production, en particulier pour le Global 7500. La fabrication de cet appareil, entré en service en décembre 2018, peine d’ailleurs à décoller à en croire La Presse. Le journal canadien parle de seulement deux exemplaires livrés cette année sur un objectif de 15 à 20 appareils. Le constructeur estimait néanmoins, il y a quelques semaines encore, pouvoir livrer 10 à 15 Global 7500 au quatrième trimestre de cette année, ce qui le rapprocherait quelque peu de son objectif.
Déménagement proche
Pour s’implanter à Pearson, Bombardier a signé un bail à long terme l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA). Le constructeur mène actuellement des travaux préparatoires sur son futur site. Les premières activités de production y sont attendues en 2023. A cette date, le nouveau centre remplacera l’actuelle ligne d’assemblage final (FAL) de Downsview, située à seulement 20 km de là.
Bombardier est donc amené à quitter ce site du nord de Toronto, où il réalisait aussi il y a encore quelques mois l’assemblage de son Q400 – programme vendu à De Havilland Aircraft of Canada en juin dernier. Le constructeur a néanmoins annoncé qu’il verserait « plusieurs millions de dollars au consortium DAIR (Downsview Aerospace Innovation and Research Consortium) pour établir un pôle aéronautique d’avant-garde abritant des activités d’enseignement, de recherche et de formation », ainsi que pour préserver le patrimoine du site qui produisait des Mosquito et des Tiger Moth pendant la Seconde Guerre mondiale.