Alors que vient de s’achever le salon Heli-Expo à Anaheim (Californie), Thales en a profité pour livrer un premier simulateur complet de vol de niveau D (FFS level D) Reality H pour H145 aux Etats-Unis. Il est destiné à équiper le nouveau centre d’entraînement Helisim, à Grand Prairie (Texas) au plus près d’Airbus Helicopters North America. L’électronicien français nous avait ouvert les portes de son site d’Osny (Val d’Oise), où a été assemblé le simulateur, la veille de son départ pour les Etats-Unis.
Parti de France mi-janvier, le simulateur est désormais arrivé chez Helisim. Il se prépare à y être assemblé puis testé entièrement. Il sera alors soumis au contrôle de la FAA pour sa certification, prévue mi-2020. Cette étape est nécessaire pour obtenir des crédits d’heure, explique Joël Flinois, responsable Ligne de produits Simulation Hélicoptères, pour Thales Training & Simulation, entité en charge de la conception des systèmes d’entraînement civil et militaire au sein de Thales Avionics. Ce sont ces crédits qui permettent de remplacer une heure de vol d’entraînement par une heure de simulateur, bien moins onéreuse. Cette certification devra être renouvelée chaque année.
Ce FFS de niveau D a été développé sur la base de la ligne de simulateur Reality H, lancée en 2009. Il intègre une véritable avionique Helionix Step 3, fournie par Airbus Helicopters et intégrée par Thales. L’hélicoptériste a aussi mis à disposition de l’électronicien l’ensemble des données et des logiciels du H145 pour améliorer le niveau de fidélité du simulateur. De son côté Thales a conçu le moteur de simulation, la génération des images avec ThalesView et un système de projection laser phosphore 4K, compatible avec les lunettes de vision nocturne (JVN). Le simulateur offre ainsi un rendu en très haute définition sur un large champ de visualisation, allant jusqu’à 235° x 80°.
La nouvelle console Alexia offre des commandes intuitives à l’instructeur. © Thales
Ce simulateur H145 est aussi le deuxième, après un simulateur H160 pour Airbus Helicopters, à intégrer le nouveau poste d’instructeur Alexia by Thales. Il s’articule autour d’une large interface homme-machine (IHM) tactile, qui permet un contrôle simplifié et instantané du scénario, de l’environnement, ou encore de la météo de la formation en cours.
Sur le plan mécanique, Thales a opté pour son système Hexaline, entièrement mû par des moteurs électriques. Il permet principalement de s’affranchir de vérins et d’un système hydraulique, ce qui allège la masse du simulateur et minimise substantiellement les coûts de maintenance.
Le site d’Helisim à Grand Prairie doit lui ouvrir dans les prochaines semaines. L’aménagement du centre de formation est en cours de finition. La coentreprise d’Airbus Helicopters (45%), Thales (45%) et DCI (10%) espère y accueillir plusieurs milliers de pilotes et techniciens par an. Elle a réalisé pour cela un investissement initial de pas moins de 40 millions de dollars. Si Thales s’est refusé à avancer le prix du simulateur H145, un FFS de niveau D de ce type coûte entre 8 et 12 millions d’euros. Le centre américain d’Helisim doit aussi intégrer un équipement similaire pour le H175, et possiblement un autre pour le H160.
Le Reality H d’Helisim, monté sur le système de mouvement électrique Hexaline. © Thales