Le MQ-9B SkyGuardian s’invite dans la circulation aérienne générale. Le constructeur General Atomics Aeronautical Systems a annoncé le 18 août, que son drone militaire avait réalisé un vol dans l’espace aérien civil américain deux jours plus tôt. Pendant près de deux heures, l’appareil a évolué sous le contrôle de l’Administration fédérale américaine de l’aviation (FAA). Cette étape majeure doit mener le drone, aussi désigné sous le nom de Certifiable Predator B, vers la certification au standard STANAG 4671 de l’OTAN.
Le MQ-9B a décollé de l’aérodrome Laguna dans le complexe militaire de Yuma Proving Ground (Arizona) pour se poser après 1h45 de vol sur l’aéroport de Gray Butte (Californie), où General Atomics dispose d’un centre d’opérations en vol. Entre temps, il a parcouru près de 450 km à travers différentes classes de l’espace aérien civil. Il a ainsi dû se fondre dans un trafic comprenant des appareils privés et commerciaux, au contraire des zones militaires ségréguées où il évolue habituellement.
L’intégration des drones dans la circulation aérienne générale est un des grands défis de la filière. Le secteur civil va devoir s’appliquer à le relever dans les prochaines années avec l’évolution et la multiplication des machines comme des missions, mais pour les machines militaires – dont les performances sont comparables à celles d’avions classiques – la question est plus pressante.
General Atomics est actuellement en pointe sur le sujet. Le MQ-9B SkyGuardian – dérivé du MQ-9 Reaper, connu aussi sous le nom de Predator B – doit en effet être le premier drone de série compatible avec la norme STANAG 4671. Celle-ci est prévue pour permettre à un drone militaire d’évoluer dans l’espace aérien de n’importe quel pays de l’OTAN, avec la garantie d’un haut niveau de sécurité.
Le développement du MQ-9B a commencé en 2012. Son vol inaugural au lieu le 17 novembre 2016. Depuis, il a également réalisé un vol d’endurance de plus de 48 heures en mai dernier. Les essais vont se poursuivre avec trois prototypes, dans le but d’obtenir une certification de type (TC) dans les deux ans. Deux autres cellules seront spécifiques aux essais de fatigue.
Les premières livraisons sont prévues pour le début des années 2020 à la Royal Air Force britannique, qui est en passe de commander 16 exemplaires en version armée, avec une option pour dix aéronefs supplémentaires. General Atomics accuse ainsi quelques mois de retard par rapport au calendrier publié au moment du premier vol, qui faisait état d’une certification et de livraisons dès la fin de l’année 2018.