Effectuer des travaux de maintenance sur des équipements tels que les pods embarqués à bord des chasseurs peut s’avérer complexe sur un théâtre d’opérations, notamment en raison des conditions climatiques et environnementales ; chaleur et poussière ne faisant généralement pas bon ménage avec les manipulations à effectuer sur du matériel sensible, tel que des équipements optroniques par exemple.
La problématique logistique, l’indisponibilité du matériel lors de son renvoi en métropole, les conditions de maintenance sur place, autant de facteurs qui ont amené Thales à travailler sur une solution permettant d’assurer un niveau de maintenance élevé d’équipements terrestres, aéronautiques ou navals, directement sur le terrain. Baptisée « Clean bubble », l’installation présentée par l’équipementier français lors de l’ADS Show permet de « délocaliser » le travail se faisant habituellement en salle blanche.
« La structure est transportable par avion et déployable rapidement et permet de faire des interventions sur des blocs optiques dans un environnement propre, sans poussière, avec une température contrôlée », expose l’un des responsables du programme. Le dispositif « Clean bubble » est composé de deux modules, soit une machinerie qui génère la soufflerie, la qualité et la température de l’air, ainsi qu’une partie tente – à l’image d’une bulle stérile en milieu hospitalier – qui permet de manipuler les différents éléments dans un environnement aseptisé. Une table sous la tente accueille tout l’outillage nécessaire à la maintenance de l’équipement.
Neuf dixième (87%) des opérations de maintenance peuvent être effectués par la « clean bubble », selon Thales, le reste nécessitant un renvoi en salle blanche en métropole. Une des seules limitations concerne des manipulations qui nécessitent la dépose et le démontage complets de la partie avant. Le concept offrirait de fait la possibilité d’effectuer la plus grande partie de la maintenance « au pied des plateformes », ainsi qu’une autonomie accrue en OPEX.
Thales précise ne pas avoir pour ambition de « vendre » la bulle, mais une « capacité » dans le cadre d’une offre de service. Le prototype présenté a notamment permis de tester l’ergonomie du système, dont les structures métalliques rigides vont par la suite être remplacées par des structures plus souples. La solution définitive devrait être présentée en juillet 2017.