La récente rencontre à Madrid entre les États clients de l’A400M et Airbus a été « constructive », a affirmé mercredi à l’AFP le patron de l’avionneur européen Tom Enders, qui souhaite voir allégées les pénalités imposées à son groupe du fait des retards du programme. « Nous ne communiquons pas sur des réunions de ce type, mais ce que je peux dire est que c’était une réunion positive », a déclaré Tom Enders dans une interview à l’AFP en marge de l’assemblée générale des actionnaires d’Airbus à Amsterdam. Selon lui, le contrat originel entre les États clients du programme d’avions de transport militaire et Airbus lui « impose des pénalités trop lourdes si l’on livre l’appareil en retard, avec des capacités insuffisantes ». « C’est fondamentalement une partie sur laquelle nous souhaitons négocier ou discuter avec les États autour de la façon d’atténuer cela ».
Il a insisté sur le fait que son groupe ne réclamait pas « comme en 2009 des milliards de contributions additionnelles de la part des États », tout en refusant de donner plus de détails sur la teneur des discussions. Il a enfin remercié la France pour le soutien apporté à son groupe autour de l’A400M. « Dans cette phase critique, je suis particulièrement reconnaissant pour ce soutien », a-t-il déclaré. Paris a toujours soutenu le programme A400M, qui a connu d’importants surcoûts et retards, y compris dans les moments difficiles pour le groupe aéronautique, a rappelé début mars le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. Lors de la cérémonie de réception du sixième A400M aux premières capacités tactiques, le ministre avait prévenu : « Je suis satisfait et exigeant pour la suite ».
Les sept pays clients de l’avion de transport militaire européen, qui ont lancé ce programme en passant commande de l’avion en 2003 (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie), se sont réunis fin mars à Madrid, mais ont refusé, selon un participant à la réunion, d’alléger leurs exigences envers Airbus. Les opérateurs de l’avion de transport tactique auraient également décidé de maintenir les pénalités de retard envers le constructeur, tant pour la livraison des avions que pour les capacités tactiques.
L’avionneur table sur la livraison d’au moins 17 avions pour cette année 2017 et espère aller « au-delà de 20 avions », comme l’avait déclaré Tom Enders lors de la présentation des résultats annuels en février dernier. Des résultats financiers par ailleurs affectés par le programme A400M, qui a représenté une charge de 2,2 milliards d’euros pour l’année passée et qui « reste un sujet de préoccupation ».
L’armée de l’air dispose à l’heure actuelle de onze avions de transport, dont six dotés du premier standard tactique (trois rétrofités).