La levée des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran par l’Union européenne et les Etats-Unis a été officiellement actée le 16 janvier, avec l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire iranien. L’Iran voit donc l’essentiel des obstacles à son développement tomber et le secteur de l’aviation devrait très rapidement profiter de la réouverture du pays. Abbas Akhoundi a confirmé dès samedi, auprès de l’agence Tasnim, qu’un contrat allait prochainement être signé pour l’acquisition de 114 Airbus.
Le ministre des Transports n’a toutefois pas donné le détail des modèles d’appareils choisis, ni leur mode d’acquisition (en direct auprès de l’avionneur ou en leasing). Ceci pourrait faire l’objet d’une annonce du Président iranien Hassan Rohani lors de sa visite officielle en France, prévue les 27 et 28 janvier.
Une chose est sûre, il ne s’agit que du premier pas vers le renouvellement de l’une des flottes nationales les plus vétustes du monde. En effet, l’Iran a peu à peu été isolé de l’Occident par des sanctions économiques qui l’ont notamment empêché d’acquérir de nouveaux appareils auprès d’Airbus et de Boeing, tout comme de se fournir en pièces détachées cruciales pour maintenir la flotte en état. Aujourd’hui, les avions volant dans le pays ont une moyenne d’âge dépassant les 20 ans (26 ans pour Iran Air, 23 ans pour Mahan Air) et subissent régulièrement pannes et accidents. Ainsi, les plus vieux 747 encore en service commercial se trouvent chez Iran Air, le plus âgé, le 747-200 au numéro de série 291, étant entré en service en octobre 1976. De même, le plus ancien A300 transportant encore des passagers officie chez Mahan Air – MSN55, entré en service en 1978.
Dans le cadre des négociations sur le programme nucléaire iranien, un assouplissement des relations commerciales avait déjà été décidé. En 2014, Boeing et General Electric avaient en effet reçu l’autorisation du bureau américain des actifs étrangers de négocier des accords de maintenance et de fournitures de pièces de rechange et de manuels aux compagnies.
Actuellement, la flotte iranienne compte plus de 200 appareils. Les besoins ne se limitent pas à un simple renouvellement mais prévoient également une forte croissance de cette flotte puisque le responsable adjoint de l’organisation de l’aviation civile Mohammad Khodakarami avait parlé d’une acquisition potentielle de 400 appareils. Il avait alors précisé que les commandes concerneraient à la fois Airbus et Boeing, à un niveau équivalent. L’urgence de la situation est également une bonne nouvelle pour les sociétés de leasing, qui pourraient financer une bonne partie de ces appareils.