Si les perspectives à long terme de Rolls-Royce sont plutôt bonnes, celles à court terme sont plus préoccupantes. Conscient depuis plusieurs mois de ses difficultés, le motoriste britannique a lancé une restructuration qui va lui permettre de traverser la zone de turbulences dans laquelle il est engagé et qui a déjà eu un impact sur ses activités. En 2015, Rolls-Royce a en effet enregistré une légère baisse de son chiffre d’affaires de 1% à 17,4 milliards d’euros et une dégradation plus accusée de son bénéfice net de 12% à 1,86 milliard d’euros (à change constant).
Le groupe souffre en effet de la faiblesse du marché dans sa division marine (touchée par la crise du secteur pétrolier), qui survient dans le même temps où son niveau d’investissement doit rester élevé dans la division aéronautique. En effet, le motoriste travaille à trois nouvelles versions du Trent – le Trent 1000 TEN du 787, le Trent XWB-97 de l’A350-1000 et le Trent 7000 de l’A330neo – qui doivent entrer en service en 2017 et 2018.
« Bien que les conditions du marché soient stables pour la plupart de nos activités, l’année va être pleine de défis puisque nous commençons la transition de certains produits [Trent 700 vers Trent 7000 qui ralentit la cadence de production du Trent 700, ndlr], nous soutenons des investissements dans la branche Aviation civile et nous subissons la faiblesse du marché offshore dans la branche Marine », résume Warren East, le CEO du groupe.
Malgré tout, le carnet de commandes ne désemplit pas, assurant largement l’avenir de Rolls-Royce. Il a atteint une valeur de 99,3 milliards d’euros, en croissance de 4%, dont 87,1 milliards d’euros proviennent de la branche Aéronautique civile.
Afin d’optimiser ses activités et améliorer sa productivité, Rolls-Royce poursuit donc son plan de transformation, lancé en novembre dernier. Il prévoit une réduction de 195 à 260 millions d’euros par an des coûts, ce qui a pour but d’augmenter la résilience de la société.
Le motoriste n’a pas apporté de modification à ses prévisions pour 2016 et s’attend toujours à un chiffre d’affaires légèrement inférieur à celui de 2015. Mais à plus long terme, l’horizon s’éclaircit. La mise en service des nouveaux Trent et une hausse prévisible de l’activité de maintenance sur les versions actuelles promettent à Rolls-Royce une belle décennie.