Jetcraft a publié à la fin de l’année dernière ses prévisions sur dix ans de l’évolution du marché de l’aviation d’affaires. La société de vente d’avions estime que les livraisons de jets d’affaires atteindront 8 755 unités d’une valeur de 271,1 milliards de dollars sur la période, Bombardier se taillant la part belle du marché, avec 24,3% des unités et 31,6% du chiffre d’affaires. Si les achats impulsifs se font plus rares, les clients se tournent davantage vers l’occasion ou la propriété partagée. Par ailleurs, leurs faveurs vont de plus en plus vers des appareils plus larges.
Assez pessimistes, ces prévisions prévoient une certaine stabilité du marché de la vente des jets d’affaires puis une nouvelle récession aux alentours de 2022 mais soulignent également la reprise asynchrone de l’Amérique du Nord qui devrait augmenter à 54% sa part de marché dans le secteur et la résilience surprenante de l’Europe. Chad Anderson, le président de Jetcraft, nous en dit un petit peu plus à ce sujet.
Quelle est la situation de l’aviation d’affaires en Europe ?
Bien qu’il y ait quelques points négatifs, l’industrie de l’aviation d’affaires s’avère généralement robuste et en croissance, l’activité laissant présager d’un bilan 2016 meilleur que prévu initialement. L’Europe continue de montrer une résilience économique satisfaisante et il y a toujours des acheteurs et des vendeurs. Le marché de l’occasion en Europe profite de la force du dollar, de nombreux acheteurs nord-américains identifiant la valeur potentielle du continent.
Quelle est la place de l’Europe sur le marché mondial de l’industrie de l’aviation d’affaires ?
L’Europe reste le deuxième plus important marché pour le secteur de l’aviation d’affaires après l’Amérique du Nord et a l’une des flottes les plus jeunes du monde, avec près de la moitié des jets qui ont moins de dix ans. Il y a des opportunités intéressantes pour les vendeurs de jets d’affaires, étant donné la parité euro-dollar. Notre propre analyse du marché montre que l’Europe représente 14% des livraisons d’avions d’affaires des dix prochaines années – ce qui reste proche de sa part de marché traditionnelle moyenne de 15%. Une telle activité renforce l’idée que l’Europe reste une zone intéressante pour faire des affaires.
Quelle est la performance de Jetcraft dans cet environnement ?
2015 a été l’année la plus forte de Jetcraft, avec 72 jets d’affaires vendus pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard de dollars. Quant à 2016, elle a débuté par un premier trimestre record pour la société, qui l’a clôturé avec 23 unités vendues pour une valeur avoisinant les 500 millions de dollars. Je suis optimiste pour le reste de l’année et je pense que ces résultats solides vont se poursuivre sur les prochains mois ; nous avons d’ailleurs de très bons développements pour le deuxième trimestre également.