L’une des grosses contributions au remplissage du carnet de commandes de Boeing en fin d’année a été SpiceJet. L’avionneur a annoncé le 13 janvier que la compagnie indienne avait passé une nouvelle commande d’une centaine de 737 MAX 8, portant à 205 ses engagements pour la famille de monocouloirs remotorisés.
Ces 205 engagements sont répartis entre les 43 Boeing 737 MAX 8 qu’elle avait déjà officialisés en mars 2014, treize 737 MAX qui figuraient au carnet de commandes mais dont la cliente n’avait pas été identifiée, les 100 nouveaux et cinquante droits d’achat. Le contrat sur la centaine de 737 MAX 8 était attendu depuis 2015.
Les difficultés de 2014 semblent donc bien loin derrière. A l’époque, la compagnie a évité de justesse la faillite grâce à l’appui du gouvernement indien, qui a fait pression sur ses fournisseurs et sur les aéroports pour permettre à SpiceJet de continuer à voler. Ayant essuyé des pertes pendant plusieurs années et alors en attente d’une recapitalisation qui tardait, elle était dans une situation financière si critique qu’elle ne parvenait plus à régler ses redevances et son carburant. Menacée de voir ses appareils cloués au sol, elle avait dû réduire drastiquement sa flotte (elle avait perdu le tiers de ses capacités en six mois) et avait l’interdiction temporaire de vendre des billets pour des vols au-delà d’un mois.
Mais la situation s’est bien redressée. Alors que les compagnies indiennes parviennent enfin à enregistrer des bénéfices, SpiceJet a présenté de très bons résultats pour le premier semestre de l’année fiscale 2017 (du 1er avril au 30 septembre 2016) : un chiffre d’affaires en croissance de 36% à 402,5 millions d’euros, un bénéfice opérationnel qui a quadruplé à 28,9 millions d’euros et un bénéfice net multiplié par deux à 28,6 millions d’euros. Ceux-ci se sont notamment appuyé sur une baisse de 28% des coûts, notamment grâce à la baisse du prix du kérosène mais pas uniquement. Ainsi, le choix de confier la maintenance de sa flotte à Air India, par exemple, a permis de réduire ses coûts de 50% sur ce poste. Par ailleurs, elle a opté pour des contrats de dry lease plutôt que de wet lease, ce qui a réduit ses dépenses de 40%.
Ayant publié son septième trimestre de rentabilité consécutif, le président de la compagnie Ajay Singh avait commenté : « nous avons résolu presque tous nos problèmes hérités de cette époque et les fondations sont posées pour reconstruire nos réserves de trésorerie et finaliser notre plan d’expansion à long terme de la flotte ». C’est désormais chose faite.