La dernière compagnie à s’être engagée sur la famille E2 sera également la première à recevoir ses appareils. Embraer a en effet annoncé le 14 février que Wideroe serait l’opératrice de lancement de l’E190-E2 et qu’elle recevrait son premier appareil au premier semestre 2018. La compagnie norvégienne avait signé le mois dernier pour trois E190-E2 en commande ferme et avait assorti ce contrat de droits d’achat sur douze appareils supplémentaires de la famille E2.
A cette occasion, John Slattery, le président et CEO d’Embraer Commercial Aviation, a rappelé que « le programme E2 respectait toujours son cahier des charges en termes de spécifications techniques, de calendrier et de budget ». Depuis le vol inaugural du premier E190-E2 en mai 2016, trois appareils l’ont rejoint dans les airs et avaient cumulé plus de 300 heures de vol à la mi-décembre. Le quatrième et dernier appareil d’essai devait voler au début de l’année 2017.
Quant à l’assemblage du premier E195-E2, il avance. Le train d’atterrissage, redessiné et produit par ELEB, a été reçu en décembre et la jonction des ailes au fuselage a été réalisée au mois de janvier. Pour rappel, Embraer a décidé au début de l’année dernière de doter l’E195-E2 d’ailes spécifiques, qui augmentent son envergure de 1,4 mètre et permettent d’accroître de deux tonnes sa masse maximale au décollage par rapport aux spécifications initiales. Ainsi, chaque version de la famille E2 a ses propres ailes. L’E195-E2 doit toujours être livré à partir de 2019. Le calendrier est donc maintenu malgré les difficultés de production actuelles de Pratt & Whitney pour sa famille PurePower, qui touchent particulièrement le PW1100G-JM de l’A320neo et le PW1500G du CSeries mais également le PW1900G des E190-E2 et E195-E2.
Seule ma mise en service de l’E175-E2 a été repoussée d’un an au mois de décembre (à 2021) en raison du maintien de l’intérêt pour la version actuelle de l’appareil (104 en commande au 31 décembre 2016) et d’une clause de périmètre aux Etats-Unis qui restreint la masse maximale au décollage des appareils de 76 places.
De leur côté, des essais statiques ont débuté à la fin du mois de novembre dernier sur un prototype doté du fuselage de l’E195-E2 et des ailes de l’E190-E2. Ils simulent les contraintes structurales que l’appareil peut connaître dans les différentes phases d’un vol. Embraer souligne que 240 000 vols seront simulés, soit trois fois plus que ce qu’un appareil devrait subir durant sa vie opérationnelle. Un autre prototype, cette fois d’E190-E2, a également intégré le centre Eugenio de Melo en décembre et sera lui aussi dédié aux essais de fatigue à compter du premier semestre 2017. Par ailleurs, le prototype 4 d’E190-E2 a subi la première phase de ses essais de foudroiement en novembre.
La famille E2 a enregistré des commandes fermes pour 275 appareils, auxquels s’ajoutent des lettres d’intention, des options et des droits d’achat pour 415 jets régionaux supplémentaires.