C’en est fini du MRJ90 et du MRJ70. Mitsubishi Aircraft Corporation a retravaillé son marketing et attribué un nouveau nom commercial à ses jets régionaux : SpaceJet. Dans la famille SpaceJet, on trouvera le M90 (ex-MRJ90) et le M100, qui, comme son nom ne l’indique pas, est la version la plus courte dérivée du MRJ70.
Présenté comme un nouveau modèle, le M100 était déjà en production en 2017, son arrivée sur le marché ne devant pas intervenir trop tardivement. Mais il a été complètement redéfini depuis, de façon à respecter la scope clause aux Etats-Unis mais aussi pouvoir aller au-delà si elle était révisée. Il est en effet le seul de la famille SpaceJet à remplir ses conditions actuelles, c’est-à-dire à respecter les limitations de masse maximale au décollage des appareils (MTOW à 86 tonnes) et à ne pas dépasser les 76 places en configuration triclasse. Ailleurs, aménagé en configuration monoclasse standard, il pourra transporter 84 personnes (88 en configuration haute densité) et être doté d’une MTOW avoisinant 92,6 tonnes.
Toujours motorisé par le PW1200G de Pratt & Whitney, le M100 pourra parcourir une distance de 1 910 nm (3 540 km), ce qui lui permet de couvrir l’ensemble des Etats-Unis au départ d’une ville comme Denver, l’ensemble de l’Europe au départ de Paris ou toute l’Asie du sud-est (du sud de la Chine à la côte nord-ouest de l’Australie) au départ de Singapour. Mitsubishi promet des baisses de coûts et de consommation à deux chiffres par rapport aux générations actuelles de jets régionaux.
En se plaçant face aux E-Jets d’Embraer et au CRJ de Bombardier, Mitsubishi a fait le pari de se positionner sur un marché régional qui semble en perte de vitesse en Europe mais s’apprête à faire face à une importante vague de renouvellement des flottes aux Etats-Unis. Et son M100 est bien positionné puisqu’il respectera la fameuse scope clause, ce que ne fait pas l’E175-E2, et se base sur des technologies de nouvelle génération, contrairement au CRJ de Bombardier. L’avionneur japonais est d’ailleurs en négociations avec son concurrent canadien pour reprendre le dernier programme qui lui reste dans l’aviation commerciale. Et pour maximiser ses chances, il continue de s’engager aux Etats-Unis dans le cadre de son programme de certification et vient d’y ouvrir un siège.