Après avoir décidé d’une réduction de moitié du budget affecté au développement de la famille SpaceJet, Mitsubishi Heavy Industries a mis entre parenthèses le développement de la plus courte version de l’appareil, le M100. Un porte-parole du groupe a en effet déclaré que « différentes études actuellement en cours sur le M100 vont être temporairement suspendues ».
La filiale du groupe responsable du développement du SpaceJet, va en effet devoir se concentrer en priorité sur l’obtention de la certification de type pour le M90 (ex-MRJ90), dont le développement est très avancé. Après avoir connu plusieurs difficultés majeures (notamment la mauvaise conception du système de câblage) et d’importants retards, le programme a connu un nouvel imprévu avec le report du transfert vers les Etats-Unis du FTV10, le premier prototype doté de la configuration éligible à la certification (qui a réalisé son vol inaugural à Nagoya le 18 mars), en raison de la pandémie de covid-19. Ceci s’ajoutant à l’impact considérable qu’elle a eu de façon générale sur toute l’industrie.
Le report de l’entrée en service du M100, voire son annulation, pourraient fortement amputer les chances de Mitsubishi Aircraft de faire vraiment décoller le programme. Il est en effet le seul modèle de jet régional de nouvelle génération capable de se conformer à la scope clause, limitant la capacité et la masse des appareils pouvant être utilisés sur le réseau régional américain. L’avionneur japonais a en effet mis la main sur ce qu’il reste du CRJ de Bombardier pour mettre fin au programme et l’E175-E2 d’Embraer est trop lourd. C’est peut-être la raison pour laquelle il considère pouvoir se donner un petit peu plus de temps.
Le M90 en revanche doit entrer en service. Il a en effet reçu 113 commandes fermes (dont quinze pour ANA, cliente de lancement) et 74 options. Le M100 n’a pour le moment qu’une seule cliente, Mesa Airlines, qui s’est engagée pour cinquante appareils en commande ferme et autant d’options.