C’est une acquisition majeure que planifie Safran, la plus importante depuis six ans. Le groupe français a officialisé le 21 juillet son intention d’acquérir l’activité d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace, pour un montant de 1,8 milliard de dollars. Il compte ainsi devenir un leader dans les fonctions critiques de commandes de vol et d’actionnement.
Début juin, Safran avait déjà confirmé être en discussions avec le groupe américain Raytheon Technologies (devenu RTX) au sujet de certaines de ses activités liées aux commandes de vol et d’actionnement (ATA 27), dont il avait annoncé le projet de cession au début de l’année.
Le principe de cette acquisition répond aux critères qu’avait exposés Olivier Andriès, le directeur général du groupe, pour tout projet de ce type en février : que les activités à intégrer portent sur des systèmes critiques pour ses clients et qu’elles présentent une dimension dans l’après-vente. L’activité de Collins Aerospace porte en effet sur des produits à fort contenu technologique et critiques pour les avions commerciaux et militaires, ainsi que pour les hélicoptères. Complémentaire à l’offre actuelle de produits du groupe français, elle permettrait à Safran de se renforcer sur des programmes solides en équilibrant son exposition entre les différents segments de marché et entre plateformes matures et en croissance. Elle doterait également le groupe de nouvelles compétences en matière d’actionnement hydraulique et électromécanique, qui le rendrait encore plus incontournable pour les prochaines générations de programmes aéronautiques.
« Cette opération nous permettrait de proposer une offre complète à nos clients et nous placerait en excellente position sur la prochaine génération de plateformes dans un contexte d’électrification croissante des fonctions. Cette activité est en parfaite cohérence avec notre portefeuille de produits et notre ADN : des technologies de pointe, des activités de service récurrentes et une croissance rentable », résume Olivier Andriès.
Safran souligne que l’activité d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace devrait générer un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars en 2024 – dont 40 % viennent des services. Elle emploie 3 700 personnes sur huit sites en Europe (en France, au Royaume-Uni et en Italie) et en Asie, et intègre des ressources en ingénierie et MRO. Son intégration, si elle aboutit, permettrait de réaliser 50 millions de dollars par an de synergies de coûts grâce à des économies d’échelle au niveau des achats, de la recherche et à l’internalisation de certains flux d’approvisionnement et de production. A cela s’ajouteraient des synergies commerciales, grâce à la proposition d’offres plus intégrées et à un élargissement du portefeuille clients.
Sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires et après consultation des instances représentatives du personnel dans les deux groupes, la transaction pourrait être finalisée dans le courant du deuxième semestre 2024. Elle serait la plus importante conclue par Safran depuis l’acquisition de Zodiac Aerospace.