Le gouvernement français a annoncé le 15 décembre la signature d’un nouveau contrat stratégique de filière (CSF) aéronautique pour la période 2024-2027. Il se fonde sur l’existence de trois défis majeurs auxquels sont confrontés les acteurs de la filière : la décarbonation de la chaîne de valeur, la réindustrialisation par l’autonomie stratégique et la compétitivité, ainsi que la nécessité de redonner de l’attractivité aux métiers de l’industrie.
Pour les relever, deux dispositifs ont été mis en place : le fonds Tikehau Aéro Partenaires 2 et deux appels à projets de France 2030 dans le domaine de la production d’aéronefs bas carbone et du développement d’une filière de production de SAF (carburant durable d’aviation).
Le fonds Tikehau Aéro Partenaires 2 va succéder au fonds Ace Aéro Partenaires, créé en 2020, en pleine crise, et a pour objectif l’accompagnement des entreprises de la filière, notamment les PME et les ETI, pour répondre à l’augmentation des cadences et aux efforts nécessaires de décarbonation. Il vise à disposer de 800 millions d’euros d’encours à terme. Une première levée de fonds d’environ 400 millions d’euros devrait être finalisée d’ici à la fin du premier trimestre 2024. Elle rassemblera Bpifrance, Airbus, Safran, Dassault Aviation, Thales, Tikehau Capital et le groupe Crédit agricole.
En parallèle, un appel à projets va être lancé début 2024 pour la deuxième session de « Produire en France des aéronefs bas-carbone ». Piloté par la Direction générale des Entreprises, opéré par Bpifrance et doté d’une enveloppe de 65 millions d’euros, il a pour but d’accélérer l’industrialisation d’aéronefs bas carbone sur des usages plus massifiés que dans la première session. Il doit également soutenir l’industrialisation des briques technologiques nécessaires à ces derniers. L’objectif est de produire en cadence les composants d’un avion bas-carbone et/ou électrique/hybride à horizon 2030.
Le second appel à projets a pour thème le « Développement d’une filière de production française de carburants aéronautiques durables – Soutien aux études d’ingénierie d’avant-projet (FEED) ». Doté d’une enveloppe prévisionnelle pouvant aller jusqu’à 200 millions d’euros, comme annoncé par le président de la République en juin dernier, il doit impulser le développement d’une filière nationale de production de carburants aéronautiques capable de produire 500.000 tonnes par an à l’horizon 2030.