Les activités de Spirit Aerosystems vont être partagées entre Boeing et Airbus. L’équipementier américain a annoncé qu’il avait conclu un accord définitif avec Boeing et un accord contraignant avec Airbus en vue d’une fusion avec l’avionneur américain. Devant encore être approuvés par les autorités, les deux accords ne pourront pas être conclus l’un sans l’autre et les trois industriels envisagent une finalisation de ces transactions d’ici mi-2025.
L’objectif pour Boeing est de reprendre les activités de Spirit Aerosystems et les réintégrer aux siennes. L’avionneur y voit une preuve de son engagement en faveur de la sécurité aérienne et de l’amélioration de la qualité, mais aussi un moyen d’assurer la continuité des programmes clés de la défense et de la sécurité nationale des Etats-Unis, et d’oeuvrer à la stabilité de la chaîne d’approvisionnement et de l’emploi.
« En réintégrant Spirit, nous pouvons pleinement aligner nos systèmes de production commerciale, y compris nos systèmes de gestion de la sécurité et de la qualité, et notre personnel sur les mêmes priorités, incitations et résultats – centrés sur la sécurité et la qualité », explique David Calhoun, le président-directeur général de Boeing.
L’acquisition se fera par échange d’actions. Elle porte sur la quasi-totalité des activités commerciales liées à Boeing, ainsi que d’autres activités commerciales, de défense et de services. L’accord valorise Spirit Aerosystems à 8,3 milliards de dollars (dette incluse).
Les négociations entre Spirit et Boeing avaient été révélées à la fin du mois de février dernier. Airbus avait alors manifesté son inquiétude sur le projet : Spirit Aerosystems est également l’un de ses fournisseurs majeurs et l’avionneur refusait que des données confidentielles de conception et de fabrication ne tombent entre les mains de son concurrent. C’est pourquoi, un accord parallèle a été conclu avec l’avionneur européen, prévoyant la cession des actifs de Spirit dédiés aux programmes de l’avionneur européen. Ils comprennent notamment la production de sections de fuselage de l’A350 à Kinston (Caroline du Nord) et à Saint-Nazaire, la production des ailes et du fuselage central de l’A220 à Belfast et à Casablanca, ainsi que la production des pylônes de l’A220 à Wichita (Kansas).
Airbus devrait reprendre ces activités pour un dollar symbolique et recevoir des compensations de Spirit à hauteur de 559 millions de dollars. Il pourra ainsi assurer la stabilité de l’approvisionnement de ses programmes d’avions commerciaux.
En parallèle, Spirit poursuit la cession de certaines activités, notamment celles liées à Airbus à Subang (Malaisie) et Prestwick (Ecosse) et celles de Belfast ne soutenant pas les programmes Airbus.