Après des années de restructuration et une marge de manoeuvre bridée par l’Union européenne, LOT est redevenue une compagnie avec des ambitions. Celles-ci avaient déjà été annoncées il y a un an, avec l’objectif d’atteindre 10 millions de passagers et une flotte de 70 appareils en 2020 pour redevenir une compagnie leader en Europe centrale et de l’Est. Mais le plan de bataille a été précisé le 8 septembre par le nouveau CEO de la compagnie, Rafal Milczarski.
Après avoir dû abandonner des routes pour obtenir l’approbation de l’UE concernant l’aide financière reçue du gouvernement polonais dans le redressement de la compagnie, LOT veut retrouver ses parts de marché perdues pour atteindre un poids de 25%. L’offensive a déjà commencé avec 23 nouvelles routes lancées depuis le début de l’année (dont Tokyo) et va se poursuivre avec l’inauguration de Séoul ce mois-ci puis Newark en avril 2017. Elle se concentrera sur le long-courrier, activité la plus rentable mais aussi la moins concurrencée dans la région. Mais, bien qu’il doive faire face à une concurrence féroce de Ryanair et Wizz Air, le moyen-courrier ne sera pas oublié car la compagnie compte bien atteindre 50% de passagers en correspondance en 2020. Elle compte notamment développer son réseau vers l’Asie Centrale et l’Iran.
Pour cela, la compagnie va devoir étoffer sa flotte pour atteindre 70 appareils en 2020, dont seize Dreamliner (contre six aujourd’hui) et quinze monocouloirs de plus de 150 places neufs – les premiers intègreront la flotte en 2017 et sont en phase finale de négociation. En conséquence, la compagnie polonaise va également devoir recruter. Elle se prépare à embaucher 400 pilotes et un millier de PNC.
Sur le plan purement économique, elle va poursuivre ses efforts de productivité pour ramener ses coûts au siège à 5,5 cents contre 6,51 actuellement. Mais les performances se sont déjà bien améliorées puisque LOT a commencé à dégager un bénéfice de ses activités en juin et a réalisé un bénéfice net.
La compagnie bénéficie en effet d’un environnement favorable. « Le point de départ de notre croissance est de tirer tous les avantages du fait que le marché en Pologne, en Europe centrale et en Europe de l’Est est voué à croître à un rythme bien plus soutenu que dans les autres pays d’Europe », explique Rafal Milczarski. « Nous estimons que, rien qu’en Pologne, le nombre de passagers va augmenter de 5% par an. C’est une opportunité incroyable pour nous. »