Au début de l’année, Eurowings avait expliqué qu’elle allait faire preuve de prudence dans sa croissance mais allait tout de même embaucher 700 personnes pour la soutenir. Cette « précaution » est désormais levée. Après avoir annoncé la reprise de toutes les parts de Brussels Airlines le 28 septembre, le groupe Lufthansa a signé une lettre d’intention avec Air Berlin pour lui louer jusqu’à quarante appareils, dont 35 viendront appuyer la flotte d’Eurowings et cinq celle d’Austrian Airlines pour six ans à partir du mois de mars 2017.
La finalisation de l’accord est attendue pour le quatrième trimestre. Il prévoit que les appareils – 29 A320 et onze A319 – seront acquis en wet lease, c’est-à-dire opérés par Air Berlin, qui fournira les équipages, la maintenance et les assurances. La plupart iront renforcer le positionnement d’Eurowings (dont ils porteront les couleurs) sur le point-à-point, rejoignant une flotte comptant aujourd’hui 90 appareils.
Eurowings était contrainte dans ses projets pour 2016 par un manque d’avions. Une faiblesse qui avait laissé le champ libre à easyJet et Ryanair pour se développer en Allemagne et avait même permis à Transavia de s’attaquer au hub de Lufthansa à Munich. 2017 s’annonce différente, d’autant que même si rien n’est encore décidé concernant l’avenir de Brussels Airlines, ses activités point-à-point pourraient venir appuyer encore celle de la low-cost allemande.
Eurowings n’a jamais caché son ambition de faire partie du top 3 des compagnies low-cost européennes. Elle a atteint son premier objectif en redressant l’activité du groupe Lufthansa sur le moyen-courrier. Elle a atteint son second objectif en se positionnant sur le low-cost long-courrier, anticipant un essor que Norwegian et de Wow Air confirment tous les jours. La riposte ne saurait tarder.