Si Niki Lauda s’attendait à ce qu’Air Berlin fasse faillite, il ne voit pas d’un très bon oeil les négociations de Lufthansa pour récupérer les meilleurs morceaux de sa concurrente allemande, dont Niki. Le fondateur de la compagnie autrichienne a donc fait connaître son intérêt à récupérer Niki à l’administrateur extraordinaire d’Air Berlin, comme il l’a expliqué au journal autrichien Kronen Zeitung au cours d’une interview publiée le 26 août.
Niki Lauda a en effet indiqué qu’il avait « envoyé une lettre à l’administrateur d’insolvabilité d’Air Berlin, dans laquelle [il] fait part de [son] intérêt pour FlyNiki ». Mais l’ancien pilote de F1 garde la tête froide : il ne prendra une décision que s’il est invité à regarder les comptes de la compagnie, afin d’évaluer ce qui a changé depuis son départ et « si cela a du sens de reprendre Niki ».
Il s’est également montré très critique avec la façon dont se passe la vente d’Air Berlin. Estimant que la faillite était inévitable – « j’ai toujours su que cela ne pouvait pas fonctionner » – en raison de coûts trop élevés, de recettes trop faibles et de trop nombreux changements de CEO, il reproche à Lufthansa d’avoir travaillé en coulisses depuis le début de l’année à un scénario pour découper Air Berlin et récupérer les meilleurs actifs. Selon lui, FlyNiki n’est pas en faillite également parce que Lufthansa a souhaité la préserver pour la récupérer saine, sans dettes, avec ses créneaux à Düsseldorf et Berlin. Le groupe envisage en effet de reprendre 90 appareils du groupe Air Berlin, notamment ceux qu’il loue pour les opérations d’Eurowings et Austrian mais aussi ceux de Niki.
Niki Lauda comprend donc la grogne d’easyJet, de Ryanair et de Thomas Cook mais estime également que l’administrateur se rend compte qu’un monopole de Lufthansa n’est pas souhaitable. Il fait également confiance au bureau antitrust pour empêcher l’intégration de Niki à Austrian.