C’en est fini des coeurs rouges en chocolat. Air Berlin tire sa révérence le 27 octobre, avec un dernier vol entre Munich et Berlin qui doit atterrir dans la capitale à 22h45. Dans plusieurs aéroports, des adieux sont prévus lors du dernier atterrissage – notamment sous les fontaines des pompiers -, afin de saluer une dernière fois les avions de celle qui fut la deuxième plus importante compagnie allemande et dont la disparition va laisser un grand vide.
Air Berlin est née en 1978 aux Etats-Unis, créée par un ancien pilote de Pan Am, Kim Lundgren. Ayant décroché sa licence en avril 1979, elle débute ses opérations dans la foulée, avec un vol inaugural entre Berlin et Palma de Majorque en Boeing 707. Une ligne qui préfigure la destinée de la compagnie, initialement dédiée aux activités loisirs. A la chute du mur de Berlin, Air Berlin doit devenir allemande et voit 82,5% de ses parts acquises par Joachim Hunold. Au fur et à mesure, elle s’oriente davantage vers un modèle de compagnie régulière.
C’est en 2004 qu’Air Berlin s’essaie à la croissance externe avec une prise de participation dans Niki (de 25%, qui sera complète en 2011). En 2006 puis 2007, elle rachète coup sur coup dba, se renforçant sur le secteur domestique et acquérant des créneaux de valeur dans les principaux aéroports, et LTU, qui lui apporte sa dimension long-courrier. Mais avec la crise de 2008, les perspectives de gâtent et la compagnie hésite sur son modèle économique. En 2011, c’est Etihad qui en acquiert une part et en 2012, elle entre dans oneworld. Mais malgré le soutien d’Etihad, les pertes s’accumulent, jusqu’à atteindre 782 millions d’euros en 2016.
Le 15 août, Air Berlin annonce qu’Etihad a décidé de ne plus l’aider et se déclare en faillite. A ce moment-là, elle réalise 450 vols quotidiens. Fin septembre, elle a suspendu ses opérations long-courrier puis a peu à peu réduit son programme de vols. Malgré tout, ce sont 250 liaisons quotidiennes qui vont disparaître du jour au lendemain.
Lufthansa, qui souhaite récupérer Niki, LGW (qui ne sont pas en faillite) et une vingtaine d’avions supplémentaires du groupe, a mis en place des mesures pour aider les passagers d’Air Berlin. Elle va également augmenter ses capacités domestiques en mettant des gros-porteurs sur les routes les plus importantes à certains horaires et les passagers pourront par exemple réaliser des vols Berlin – Francfort ou Berlin – Munich en 747 à partir du mois de novembre.
La grande inconnue reste l’avenir des 8 000 employés du groupe. Une partie pourra postuler pour rejoindre les équipages d’Eurowings. La filiale cargo Leisure Cargo a été reprise avec ses soixante employés par la société berlinoise Zeitfracht-Gruppe (qui s’occupe de la gestion de chargements cargo en soute). Quant à la filiale maintenance, Air Berlin Technik, elle n’est pas non plus en faillite et devrait être reprise par un consortium composé de Zeitfracht-Gruppe et Nayak. La transaction devrait être finalisée prochainement.
En ce qui concerne le reste des actifs du groupe Air Berlin, ses dirigeants sont toujours en négociations avec easyJet et Condor.