Niki change encore de mains mais pour de bon cette fois, semble-t-il. Ses administrateurs autrichien (Ulla Reisch) et allemand (Lucas Flöther) ont annoncé le 23 janvier qu’ils avaient décidé de remettre la compagnie autrichienne entre les mains de son fondateur Niki Lauda. « A l’issue d’un appel d’offre transparent, Laudamotion s’est imposée tôt dans la matinée comme la mieux offrante », ont-ils déclaré dans un communiqué, en ajoutant qu’ils attendaient une approbation rapide des autorités en Allemagne et en Autriche. La décision a été prise aux dépens de Ryanair mais surtout d’IAG, qui avait remporté le précédent appel d’offres.
Cette décision devrait être le dernier rebondissement d’une période turbulente de la vie de Niki. Celle-ci a débuté mi-août, lorsque sa maison-mère Air Berlin annonce qu’elle se place en procédure d’insolvabilité. Un appel d’offres est lancé pour la reprise du groupe, qui est remporté par Lufthansa et easyJet. Le groupe allemand propose de reprendre une importante partie des actifs d’Air Berlin, des avions, des créneaux mais aussi ses deux filiales LGW et Niki. Mais la Commission européenne craignant la création d’une situation de monopole, Lufthansa renonce à Niki en décembre. Le 14 décembre, Niki perd ses accès aux crédits, doit suspendre ses opérations et se déclare en faillite – alors qu’elle était rentable au moment de la faillite d’Air Berlin -, faillite qui reste gérée par le même tribunal qui a géré celle de sa maison-mère.
C’est lui qui lance le deuxième appel d’offres, qui est remporté par le groupe IAG à la fin du mois de décembre. Le groupe hispano-britannique propose de relancer Niki comme une filiale de Vueling, basée en Autriche, avec des opérations indépendantes. Mais la procédure est complètement remise en question mi-janvier lorsque la justice autrichienne se déclare plus compétente que la justice allemande pour diriger le dossier et reprend la main le 12 janvier. L’accord conclu avec IAG est alors remis en question avec le lancement d’un nouvel appel d’offres mais les administrateurs soulignent qu’il n’y avait pas de raison pour qu’il ne soit pas adopté à l’issue de ce troisième round.
C’était sans compter sur Niki Lauda, le fondateur de la compagnie en 2003 et candidat à sa reprise depuis l’annonce de la faillite d’Air Berlin. Opposant véhément au plan proposé par Lufthansa, il avait également participé au deuxième appel d’offres et a amélioré sa proposition sur le dernier. Dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière, il promettait une reprise des opérations dès le mois de mars (Laudamotion détenant sa propre AOC, pouvant rapidement reprendre les slots et les avions), un retour de la priorité au marché autrichien et un emploi pour le millier de salariés de la compagnie.
Mise à jour du 25 janvier : Niki Lauda a indiqué que la nouvelle Niki s’appellera Laudamotion.