Le ministre des Transports britannique Chris Grayling a annoncé le 5 juin que le gouvernement avait définitivement approuvé le projet de construction d’une troisième piste à Londres Heathrow. Cette décision ne met pas encore fin à une polémique cinquantenaire puisque la proposition doit être entérinée par le Parlement, au sein duquel un vote sera organisé dans les prochaines semaines. De quoi relancer les débats au sein de l’institution et des partis.
Le projet prévoit la construction d’une nouvelle piste au nord-ouest de celles actuellement en service afin d’augmenter de 260 000 le nombre de mouvements annuels et de 16 millions le nombre de sièges proposés sur le long-courrier d’ici 2040. Selon le projet, elle doit être opérationnelle en 2026 et provoquer des retombées économiques de 74 milliards de livres sterling.
Le projet avait été approuvé dès octobre 2016 mais le gouvernement avait tenu à lancer une consultation publique, visant notamment à déterminer les compensations pour les riverains de l’aéroport londonien. Un budget de 2,6 milliards de livres est ainsi prévu pour soutenir ces communautés (pour l’isolation phonique par exemple) et un couvre-feu de six heures et demie devrait être imposé -et pourrait même être allongé, selon Chris Grayling.
Si le gouvernement a attendu que Willie Walsh soit dans l’avion, de retour de l’assemblée générale annuelle de l’IATA à Sydney, pour rendre sa décision finale, le CEO du groupe IAG ne devrait pas attendre longtemps avant de rappeler son opposition au projet. Il craint en effet que celui-ci, financé entièrement par le secteur privé, ne fasse augmenter les coûts de l’aéroport et fustige régulièrement la folie des grandeurs des promoteurs, qui « ne prêtent absolument aucune attention au contrôle des coûts ».