Ryanair avait déjà prévenu : ses résultats ne seraient pas aussi bons que prévu cette année. La publication de son bilan semestriel vient confirmer que 2018-2019 ne sera pas le meilleur crû de la low-cost irlandaise. Si elle affiche un chiffre d’affaires en hausse de 8% à près de 4,8 milliards d’euros sur la période, son bénéfice net a baissé de 7% à 1,2 milliard d’euros.
S’il s’agit toujours d’un résultat tout à fait enviable, la compagnie explique qu’elle a subi les effets de la surcapacité en Europe, du calendrier moins favorable des vacances de Pâques et des perturbations entraînées par les grèves et la pénurie de personnel au niveau du contrôle aérien en Europe – « 2018 sera la pire année jamais enregistrée pour les perturbations de l’ATC en Europe », juge Michael O’Leary, le PDG de Ryanair. Tout ceci a entraîné une baisse de 3% de ses tarifs. En parallèle, ses coûts ont augmenté, qu’il s’agisse des dépenses carburant (bien que la compagnie soit bien couverte), de personnel ou des compensations dues en raison des retards et annulations (règlement EUR261). Ils ont totalement effacé les bénéfices engendrés par la croissance des recettes auxiliaires, qui atteignent 1,3 milliard d’euros, avec une hausse de 27%.
En ce qui concerne le problème de surcapacité, il est en train de se résorber de lui-même : six compagnies aériennes ont fait faillite ces derniers mois. Et si la pression sur les coûts entraîne des réductions de fréquences et des fermetures de bases chez Ryanair à court, elle devrait permettre à la compagnie de profiter de la situation à moyen terme, lui donnant des opportunités de croissance et relâchant un petit peu la tension sur le marché du recrutement des pilotes.
Ryanair s’attend à ce que ses tarifs perdent 2% au second semestre en raison de réservations plus mornes que prévu au troisième trimestre et du fait que les vacances de Pâques se situeront sur la prochaine année fiscale. Ses bénéfices sur l’année devraient ainsi se situer entre 1,1 et 1,2 milliard d’euros.
Concernant Laudamotion, exclue de ce bilan, elle devrait enregistrer 150 millions de pertes pour sa première année d’opérations. Mais Ryanair s’attend à ce qu’elle atteigne l’équilibre dès sa deuxième année. La compagnie travaillera notamment sur ses contrats de leasing pour réduire ses coûts et a décidé de retourner neuf appareils dont les baux sont trop élevés à Lufthansa cet hiver pour les remplacer par des appareils obtenus à des conditions plus avantageuses et sur des périodes plus longues, « qui sont déjà disponibles à des conditions compétitives après la faillite de nouveaux opérateurs d’Airbus ».