Cathay Pacific se lance désormais dans l’aventure low-cost. La compagnie hongkongaise a annoncé le 27 mars qu’elle avait conclu un accord avec le groupe HNA pour acquérir l’intégralité de Hong Kong Express Airways. La transaction, qui doit encore être approuvée notamment par les autorités, doit être clôturée d’ici la fin de l’année. Cathay Pacific reprendra sa concurrente pour 630 millions de dollars, dont 290 millions en cash.
Le groupe voit cet accord comme un « moyen intéressant et pratique de soutenir son développement à long terme et sa croissance » et d’améliorer sa compétitivité. Avec KH Express, il va augmenter (à plus de 50%) ses parts de marchés sur son hub congestionné de Hong-Kong et abandonner son statut de plus grand groupe asiatique sans filiale low-cost, suivant enfin ses concurrents sur ce marché, ceci sans avoir à sacrifier les créneaux utilisés par les activités plus premium de Cathay Pacific et Cathay Dragon.
Il prévoit également de conserver cette stratégie multimarque : l’indépendance et le modèle low-cost de HK Express seront préservés. Les synergies devraient par ailleurs être importantes étant donné la complémentarité des deux compagnies.
C’est une autre bonne nouvelle pour Cathay Pacific, qui vient de renouer avec les bénéfices après deux ans de pertes. Elle était devenue déficitaire en 2016 après avoir subi la concurrence de plus en plus forte à la fois des compagnies chinoises, des compagnies low-cost et des compagnies du Golfe. Elle avait alors lancé un plan de restructuration et de réduction de ses coûts sur trois ans (dont elle vient d’entamer la dernière année), comprenant des suppressions d’emploi (principalement dans des postes administratifs) et des mesures de productivité, mais aussi un remaniement de son réseau et une amélioration de son produit.
La stratégie a payé. Le groupe a redressé son bilan et enregistré un résultat net avoisinant les 300 millions de dollars de bénéfice en 2018, avec une forte hausse de ses yields (+5,7%) malgré une concurrence qui s’en finit pas d’y mettre de la pression, grâce à une demande toujours soutenue en classe affaires.
Quant à HK Express, elle est actuellement la seule compagnie low-cost basée à Hong-Kong aujourd’hui – elle avait opéré sa transformation vers ce modèle en 2013. Relativement petite avec sa flotte de 24 appareils de la famille A320 (huit A320ceo, cinq A320neo et onze A321), elle y détient une part de marché de 5%.
Elle est aussi la dernière entité du groupe HNA à être sacrifiée sur l’autel de son redressement. Autrefois symbole de la réussite flamboyante de l’économie chinoise, le groupe s’est lourdement endetté pour financer sa frénésie de prises de participations et se trouve aujourd’hui en grandes difficultés. Alors qu’il annonçait des investissements les uns après les autres il y a quelques années, il a plutôt tendance à annoncer des cessions depuis quelques mois pour trouver des fonds et régler ses dettes les plus urgentes. Et alors qu’il comptait initialement céder en priorité des activités éloignées de son coeur de métier, qui devait rester l’aérien, il s’est désengagé de TAP Air Portugal mi-mars, et désormais de HK Express. Il reste encore le propriétaire de Hong Kong Airlines.