2019 a été l’année de tous les défis pour Air Tahiti Nui. La compagnie a complètement transformé sa flotte tout en subissant les assauts d’une nouvelle concurrence sur Tahiti, où se sont positionnées French bee et United Airlines. Pourtant, bien que la compagnie ait un petit peu accusé le coup au début, elle s’est vite reprise et son rebond a été particulièrement marqué depuis le deuxième trimestre 2019, ses ventes ayant retrouvé leur niveau de 2017 sur l’axe Papeete – Paris.
« On voit que notre modèle tient la route : nos parts de marché ré-augmentent et notre capacité augmente aussi », se réjouit Mathieu Bechonnet, directeur général délégué d’Air Tahiti Nui. Les capacités ont ainsi crû de 19% entre 2017 et 2018 puis de 16% entre 2018 et 2019, tandis que les recettes ont augmenté de 5%. Si la compagnie reprend ses forces sur Papeete – Paris, elle souligne que l’axe Los Angeles – Paris est particulièrement contributif grâce à son partenariat avec American Airlines.
Une bonne résilience sur un secteur très concurrencé
L’arrivée de French bee et de United Airlines sur Tahiti a entraîné une hausse de 39% du nombre de sièges sur l’axe transatlantique entre 2017 et 2019 – de 20% à Papeete même. Si ce déferlement aurait pu déstabiliser la compagnie, cela n’a pas eu lieu, notamment grâce à la métamorphose qu’elle a préparée depuis 2014-2015 et subie en 2019. Le renouvellement de la flotte a en effet eu des effets bien plus forts que prévu. En remplaçant ses cinq A340-300 par quatre 787-9 et en optimisant ses plans de vol, la compagnie a réduit de 20% sa consommation de carburant et rentabilise ses vols plus rapidement grâce aux économies d’exploitation que permet le Boeing. Elle se déclare même surprise de leur ampleur sur le réseau transatlantique.
Par ailleurs, l’introduction de la classe Premium Economy a « compensé les pertes inéluctables de la classe économique ». Son introduction a doublé l’offre de sièges haute contribution et répondu à une demande très forte des passagers de classe économique qui souhaitent plus de confort sans pouvoir s’offrir un fauteuil Business. Résultat : la classe connaît d’excellents taux de remplissage et est vendue plus cher que prévu. « Les produits haut de gamme paient les guerres tarifaires qui se déroulent en classe économique. Une compagnie qui a trois configurations (une business haut de gamme, une premium milieu de gamme et une Economy dans le marché) s’adapte mieux aux phénomènes de concurrence des différents modèles économiques. Nous avons été capables de maintenir une certaine compétitivité dans le mix produit », explique Mathieu Bechonnet.
Si le bilan financier pour 2019 n’a pas encore été arrêté, le directeur général délégué d’Air Tahiti Nui annonce déjà que la compagnie « est bien au-delà de son budget, à 5% d’activité de plus », c’est-à-dire « sur la partie optimiste de son business plan » – sans pour autant viser l’équilibre cette année. « Nous voyons encore 2020 comme une année de consolidation. Les bons résultats de 2019 et le maintien de la demande nous permettent d’engager la compagnie dans le sens du rebond, c’est-à-dire augmenter son offre en sièges, ce qui est remarquable. Quand nous regardions les scénarios de stress, nous pensions 2020 mal orientée. » Au contraire, les capacités devraient encore augmenter de 12% sur l’axe Papeete – Paris et les fréquences vont être renforcées, y compris en basse saison.
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