Publiant son bilan pour le premier trimestre, l’ACI Europe a annoncé que les aéroports européens avaient perdu 21% de trafic sur la période. Après des performances normales en janvier et février, le mois de mars a, sans surprise, vu l’effondrement du nombre de ses passagers : 106 millions de passagers ont été perdus en un mois, une chute de 59,5% par rapport à l’année dernière. L’ACI évoque deux chiffres impressionnants : quand 5,12 millions de passagers se sont rendus en aéroport le 1er mars, ils n’étaient plus que 174 000 le 31 mars.
« Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant. Lors de la crise financière de 2008, il a fallu douze mois aux aéroports européens pour perdre 100 millions de passagers. Avec le Covid-19, il n’a fallu que 31 jours », s’alarme Olivier Jankovec, son directeur général.
L’ACI Europe estime que les aéroports européens vont perdre 873 millions de passagers sur l’année, une baisse de 35% par rapport à 2019 alors que l’association attendait une croissance de 2,3%. Cela entraînera une baisse de 23 milliards d’euros du chiffre d’affaires (-41%). Il s’agit là de son scénario tempéré, la vision la plus pessimiste envisageant 1,2 milliard de passagers et 29 milliards de chiffre d’affaires en moins.
L’ACI Europe demande donc un plan de soulagement coordonné au niveau européen incluant tous les acteurs du transport aérien et envisageant tous les aspects de la crise, du soutien durant l’immobilisation à la capacité de reprise des opérations et de mener des investissements stratégiques. Pour aider l’Union européenne et les gouvernements à planifier la reprise, elle lance le projet « off the ground », qui doit recenser les problématiques du rétablissement de la connectivité puis exposer les besoins du secteur et des pistes pour y répondre aux décideurs.
L’ACI World avait estimé la semaine dernière que l’impact serait tout aussi dur au niveau mondial, avec la perte de 38,1% de passagers (soit 3,6 milliards de personnes) et un chiffre d’affaires quasiment divisé par deux.