La crise sanitaire actuelle aura des conséquences particulièrement rudes sur Brussels Airlines. La compagnie belge a indiqué que sa survie dépendait non seulement du soutien de l’Etat et de son actionnaire Lufthansa mais aussi de sa capacité à réduire ses coûts structurels. Elle a donc décidé de tailler dans son réseau et d’amputer sa flotte de 30%, ce qui aura un impact sur ses effectifs, qui devraient être réduits de 25%.
Le plan, présenté aux partenaires sociaux, envisage en effet la suppression des lignes qui n’étaient pas ou pas assez rentables avant la crise, afin que l’activité se concentre sur ses points les plus forts. Par conséquent, la flotte va perdre seize avions, pour passer de 54 à 38 appareils – elle est actuellement composée d’A319, A320 et A330 (-200 et -300). Brussels Airlines indique qu’elle continuera à la standardiser.
En ce qui concerne les effectifs, ils devraient être réduits de 25%, ce qui représente la suppression d’environ un millier d’emplois. Elle espère éviter autant que possible les licenciements forcés.
Alors qu’elle avait plutôt bien commencé l’année en reprenant une partie des capacités disparues avec Thomas Cook, Brussels Airlines explique qu’elle perd actuellement un million d’euros par jour. Elle a en effet suspendu tous ses vols depuis le 21 mars et n’a donc quasiment plus de recettes, les réservations ayant chuté de 60%, tandis que certains de ses coûts ne peuvent pas être évités, comme ceux concernant l’entretien de sa flotte ou les loyers sur ses appareils.
Sa restructuration n’aura pas seulement vocation à lui permettre de survivre, mais aussi à sortir de la crise avec une structure plus efficace pour profiter pleinement de la reprise lorsqu’elle adviendra. « Soyons clairs, l’intention n’est pas seulement de survivre, mais de construire une entreprise saine avec une rentabilité structurelle et des perspectives de croissance à long terme », résume Dieter Vranckx, le PDG de la compagnie.
Il rappelle également que Brussels Airlines a besoin du soutien financier de l’Etat belge et de Lufthansa. Le groupe a en tout cas déjà fait savoir qu’il ne comptait se séparer d’aucune de ses entités principales, notamment en Belgique. En revanche, il est lui-même engagé dans des négociations avec l’Etat allemand pour obtenir une aide financière pour la compagnie allemande.
L’Etat belge, avec qui la compagnie discute pour obtenir une aide d’environ 290 millions d’euros, attend toutefois d’être sûr que le groupe a la capacité de soutenir lui aussi Brussels Airlines ? C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances Alexander De Croo : « On ne veut pas d’un simple scénario de liquidation, il faut aussi qu’il y ait des investissements. Nous attendons un signal clair de la société-mère allemande. »