Après l’espoir déçu d’un été revigorant, Air Caraïbes met toutes ses forces dans la réussite de son hiver. La compagnie a dévoilé un programme de vols très ambitieux à partir de la fin du mois d’octobre, qui « revient sur des niveaux de fin 2019-début 2020 », souligne Yoann Paulin, son directeur général délégué. Elle espère effacer ainsi finir une année difficile sur une note encourageante.
En effet, « 2021 s’annonce, si ce n’est pire, au moins aussi difficile que 2020 », constate Yoann Paulin. Alors que la France avait été touchée par la troisième vague de la pandémie de covid-19 au début de l’année, le mois de mai laissait présager un bel été pour Air Caraïbes, avec le retour des réservations pour les mois de juillet et août, les meilleurs mois de l’année pour la compagnie. « Mais dès début juillet, nous avons senti le vent tourner avec la dégradation des conditions sanitaires. » Puis les restrictions de voyage se sont alourdies, d’abord sur le réseau régional puis sur le transatlantique, ce qui a arrêté net les réservations.
Aujourd’hui, l’activité est dans une période creuse. Mais avec le reflux de la quatrième vague, Air Caraïbes « entrevoit une reprise des ventes pour des voyages à partir de la Toussaint, certes légère, mais qui laisse encore un peu d’espoir pour cette fin d’année ». La demande affinitaire est là et la compagnie compte bien la satisfaire, d’où la décision de proposer un programme de vols dense. Elle distingue également une « dynamique supérieure à ce qu'[elle] pouvait imaginer » sur l’activité des voyages d’affaires, la proportion de voyageurs d’affaires vaccinés étant plus importante que celle de la population entière.
Air Caraïbes pourrait donc bien réactiver une partie de ses Airbus A330, actuellement en stockage longue durée, si la situation sanitaire le permet. Cet été, n’ayant « pas l’utilité de l’intégralité de sa flotte long-courrier », elle n’a exploité que trois A350 pour ses vols commerciaux ; les deux autres A350 sont toutefois restés en service actif et ont réalisé des vols d’évacuation sanitaire (EVASAN), transportant des patients antillais en réanimation vers les hôpitaux de la métropole. Sur la période, entre 120 et 130 personnes ont ainsi été évacuées sur treize rotations (plus une en provenance de Papeete). Air Caraïbes envisage par ailleurs de travailler à rendre plus efficace et rapidement applicable ce type d’opérations, au cas où le besoin se ferait de nouveau sentir.
La compagnie attend également un sixième A350 à la fin de l’année – son troisième A350-1000. Malgré les difficultés, elle n’envisage pas de repousser davantage ses livraisons. En revanche, elle est régulièrement en contact avec le ministère des finances pour obtenir des aides allant au-delà de celles dont toutes les entreprises ont pu bénéficier. « Si la crise s’arrêtait là… Mais on ne sait pas ce qui arrive, une nouvelle vague, un nouveau variant ? Air Caraïbes avait des réserves, a fait de gros efforts d’économies et a su gérer cette crise, même si elle nous a fait terriblement mal. Mais nous n’avons pas de visibilité donc nous demandons des aides. C’est aussi ce qui nous permettra d’envisager l’avenir sereinement. Nous souhaitons garder nos ambitions. »