Après des années de difficultés et d’espoirs déçus, après deux ans sans opérations, Flybe n’a jamais été aussi près de revenir sur le devant de la scène. La compagnie régionale britannique a ouvert les ventes pour ses opérations le 22 mars, prévoyant la reprise de ses vols le 13 avril, un an jour pour jour après sa (re)fondation.
Flybe compte reprendre les mêmes fonctions qu’avant sa faillite en mars 2020 : assurer la connectivité des régions britanniques, avec le reste du Royaume-Uni et avec l’Europe. Elle a ainsi annoncé qu’elle aurait deux bases à son lancement, à Birmingham et à Belfast, entre lesquelles elle volera dès le 13 avril. Seize destinations ont également été annoncées, dont Londres Heathrow et dont quatre hors du Royaume-Uni. Amsterdam sera ainsi desservi dès la fin du mois d’avril. Trois destinations françaises figurent également au programme de vols de l’été prochain : Brest, Toulon et Avignon.
Au niveau de sa flotte, la compagnie a choisi de rester fidèle au Dash 8-400 qu’elle exploitait déjà avant sa faillite. Elle compte baser toutes ses opérations dessus, pour limiter au maximum leur impact environnemental et parce que le recours au biturbopropulseur plutôt qu’au jet n’a que peu d’impact sur ses temps de vols, vu le profil des lignes. Elle renonce de ce fait à réintégrer des Embraer 175, comme elle en avait encore dans sa flotte avant la crise alors que les E195 avaient été progressivement retirés. Elle débutera ses opérations avec quatre appareils – dont le premier, anciennement exploité par Flybe, a été reçu en novembre – mais vise une flotte de 32 appareils.
Le grand retour après avoir touché le fond
Flybe avait été la toute première victime de la crise sanitaire, avant même que celle-ci ne montre sa pleine puissance. Positionnée sur un marché en perte de vitesse, traînant derrière elle des années de difficultés financières et de restructurations, elle avait mis en vente son activité en 2018 et avait été rachetée par Connect Airways en 2019, un consortium constitué de Virgin Atlantic, Stobart Group et Cyrus. Ceux-ci n’ont toutefois pas pu investir suffisamment pour la redresser et l’ont déclarée en faillite le 5 mars 2020. Victime de son passé, du brexit et de la baisse de la demande qui commençait déjà à s’esquisser après l’arrivée de la covid en Europe. Elle transportait alors huit millions de passagers par an, employait plus de 2 000 personnes, comptait 81 destinations dans son réseau et 66 appareils dans sa flotte.
Pourtant, il semble qu’elle ait gardé de l’attrait. Le fonds d’investissement Cyrus a ainsi créé une nouvelle entité, Thyme Opco, qui a pu racheter certains actifs de la compagnie en avril 2021 (et conserver une partie des emplois), fondant Flybe Limited. L’objectif était de relancer l’activité durant l’été 2021, si le déploiement de la vaccination et un assouplissement des restrictions de voyage le permettaient. Le calendrier a glissé mais cela lui a permis de passer la saison hiver, traditionnellement difficile et encore plus cette année, alors que le transport aérien est encore loin de sa forme de 2019.