La Compagnie sort en bonne santé des deux dernières années de covid. Si au plus fort de la crise elle a autant souffert que ses consoeurs, la modification des comportements des voyageurs lui profite et elle envisage l’avenir avec optimisme. En 2022, elle a en effet publié le premier bilan positif de son histoire et elle a annoncé le 1er février qu’elle allait acquérir deux autres Airbus A321LR en leasing d’ici 2025.
Christian Vernet, son PDG, explique que la confiance des voyageurs est revenue très vite après les quatre mois difficiles qui ont suivi la propagation du variant omicron, survenue au même moment que la réouverture des frontières des Etats-Unis (novembre 2021). Les voyageurs américains des catégories socioprofessionnelles supérieures en particulier ont pu protéger leur pouvoir d’achat durant la crise et ont été particulièrement concernés par la vague de « travel revenge » qui a suivi. Désireux de voyager dans de meilleures conditions de confort, ils se sont tournés vers des produits affaires et celui de La Compagnie a rencontré du succès. « Le travel revenge nous a servi de manière assez remarquable », résume Christian Vernet, soulignant que la clientèle loisirs avait permis de compenser la baisse de la clientèle d’affaires (plutôt européenne). Ainsi, le coefficient de remplissage sur l’année 2022 (clôturée au 31 octobre 2022) a atteint 75 % en moyenne, malgré la faiblesse des quatre premiers mois.
Le chiffre d’affaires a atteint 70 millions d’euros, en baisse de 7 % par rapport à 2019 – malgré une baisse de près de 35 % du nombre de passagers, ce qui indique une hausse du prix moyen. Mais surtout, La Compagnie a réussi à dégager son premier bénéfice net en 2022, dépassant le million d’euros. Ne voyant pas la demande loisir faiblir mais attendant un retour de la clientèle affaires en 2023 et 2024, Christian Vernet indique viser un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2023 et de nouveau un résultat net positif et supérieur à celui de 2022, bien que le remboursement des prêts garantis par l’Etat durant la crise commence.
Il rappelle que ce résultat positif était initialement attendu pour 2019, porté par la transformation de la flotte et l’adoption de l’A321LR, bien plus économe que les anciens Boeing 757 que La Compagnie exploitait à son lancement. Deux sont actuellement en service, qui lui permettent de réaliser des vols transatlantiques au départ de Paris (Orly), Nice et Milan, vers New York (Newark).
Face à l’augmentation de la demande et à de nouvelles perspectives de développement, La Compagnie a décidé de doubler cette flotte. Elle finalise ses négociations avec un lessor pour introduire un nouvel A321LR en 2024 (elle vise une livraison au premier semestre), qui lui permettra d’augmenter ses fréquences sur ses lignes actuelles. Un second A321LR devrait ensuite rejoindre la flotte début 2025, qui lui permettrait d’ouvrir une autre liaison vers New York au départ d’une capitale européenne où les demandes loisirs et affaires sont importantes. « Suivront probablement des développements complémentaires pour les années suivantes », annonce Christian Vernet, soulignant que des décisions devraient être prises en ce sens à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.
Les deux nouveaux appareils seront de « vrais » A321LR, avec la capacité d’ajouter les trois réservoirs de carburant auxiliaires que propose Airbus. Les deux actuellement en service n’ont l’option que d’ajouter deux réservoirs supplémentaires mais l’un d’entre eux va être modifié à la fin de l’année pour pouvoir en embarquer un de plus. Le rayon d’action supplémentaire pourra servir notamment dans le cadre de vols charters dépassant le bord de la côte est des Etats-Unis ou vers l’Asie.
Avec l’arrivée de ces avions, La Compagnie va devoir étoffer ses effectifs – actuellement de 130 personnes. Elle aura besoin de recruter environ 80 personnes d’ici 2025, principalement pour son personnel navigant.