Le groupe Lufthansa a connu une très bonne année 2023, qui se conclut sur le troisième meilleur bilan de son histoire et l’atteinte d’un résultat opérationnel positif par toutes les compagnies passagers du groupe pour la première fois de son histoire. Retrouvant ses forces, le groupe va lâcher la bride sur les investissements et prévoit d’engager 4,5 milliards d’euros dans le renouvellement de sa flotte et l’amélioration de ses services en 2024.
Avec un chiffre d’affaires en croissance de 15 % à 35,4 milliards d’euros, le groupe Lufthansa a pleinement profité de la force de la demande. Plus de 123 millions de passagers ont emprunté ses vols, une hausse de 20 % par rapport à 2022. Les capacités étant toujours contraintes (à 84 % de celles de 2019 en moyenne sur l’année), les yields se sont encore améliorés, de 6 %, portés par la demande loisir pour les produits premium alors que les voyages d’affaires continuent de se redresser plus lentement. Ainsi, le résultat opérationnel du groupe a presque doublé (à 2,7 milliards d’euros) et le bénéfice net a, lui, plus que doublé (à 1,7 milliard d’euros).
Le groupe reconnaît des marges d’amélioration dans la productivité de ses équipes. Malgré cela, il s’attend à une demande toujours aussi soutenue en 2024 et constate déjà des réservations plus importantes qu’en 2023 sur les vacances de Pâques et la saison estivale, malgré des capacités en hausse – il vise à retrouver 94 % de ses capacités de 2019 sur l’année.
De lourds investissements dans la flotte
En 2023, le groupe Lufthansa a vu sa flotte augmenter de onze avions nets, ayant accueilli 29 nouveaux appareils (trois Boeing 787-9, deux A350-900, sept A321neo, onze A320neo et un 777F neufs, ainsi que trois A350-900 et deux A321P2F de seconde main) et en ayant retiré dix-huit (trois A321, deux A320 et quatre A330, ainsi que six A380 vendus à Airbus et trois appareils en fin de bail). Le groupe souligne que depuis la fin 2019, 128 appareils ont été retirés de la flotte et 86 y ont été intégrés. Il précise également que six des huit A380 restants ont été réactivés pour pallier les retards de livraison des avionneurs. Quatre sont opérationnels à Munich, deux sont encore en préparation pour reprendre le service. Les deux autres seront réactivés en 2025.
En 2024, les livraisons d’avions neufs devraient encore être soutenues pour le groupe. Une trentaine d’appareils devraient être remis aux compagnies du groupe, dont une vingtaine de long-courriers, tous destinés à Lufthansa (environ une dizaine de 787-9, huit A350-900 et un 777F). En parallèle, sept appareils devraient être retirés de la flotte.
Cette année verra également l’entrée en service de la nouvelle cabine Allegris chez Lufthansa, qui sera installée sur A350 et 787 et équipera à terme plus de 80 appareils neufs. Le premier vol avec la nouvelle cabine doit avoir lieu en mai sur la liaison entre Munich et Vancouver.
Engagé dans le plus vaste programme de renouvellement de son histoire, le groupe précise qu’il attend la livraison de 253 appareils neufs entre 2024 et 2032, et qu’il détient des options sur 161 appareils supplémentaires.
En ce qui concerne les flottes d’A320neo, elles seront concernées par les inspections moteurs liées à la découverte de l’utilisation de poudre métallique contaminée lors de la production des GTF de Pratt & Whitney. Lufthansa souligne que 64 appareils sont touchés par le problème, occasionnant l’immobilisation d’une vingtaine d’appareils en moyenne au long de l’année.