C’est un bel anniversaire que vient de fêter le groupe ADP. Le 13 mars 1974, le nouvel aéroport Paris-Charles de Gaulle accueillait ses premiers passagers, débarquant du vol TW 800 de TWA en provenance de New York.
La genèse du projet remonte à 1964, lorsque les pouvoirs publics s’accordent sur la construction d’un nouvel aéroport au nord de Paris pour répondre à la saturation qui menace les aéroports d’Orly et du Bourget. Les travaux débutent en 1968 suivant un design du jeune architecte Paul Andreu, qui aboutit en la construction d’un terminal tout en rondeur, un « camembert » devenu iconique, d’une capacité initiale de 10 millions de passagers annuels.
Accueillant le Concorde dès 1976, l’aéroport se dote d’un deuxième terminal en 1982, également dessiné par Paul Andreu et inauguré par François Mitterrand, structure qui intègre une circulation passagers séparée pour les départs et les arrivées, une innovation à l’époque. Il sera progressivement agrandi au fil des ans avec l’ajout des terminaux 2C, 2D, 2F, 2E (qui sera agrandi avec deux satellites) et 2G. Puis vient la construction du terminal 3, une infrastructure simplifiée dédiée aux opérations charter et low-cost.
Déjà desservi par la ligne B du RER depuis la fin des années 70, Paris CDG inaugure sa gare TGV en 1994, permettant un accès à l’aéroport par les réseaux ferroviaires grande vitesse français et européens. Quelques années plus tard, en 2000, il augmente encore son efficacité en devenant le premier aéroport d’Europe à se doter d’une quatrième piste, pour former deux doublets nord et sud. En 2022, le Groupe ADP lance sa nouvelle marque de retail et d’hospitalité aéroportuaire Extime, qui se veut une marque d’excellence en matière d’hospitalité et de qualité de service.
L’histoire de l’aéroport a également été ponctuée par des tragédies qui ont marqué les esprits. Le 25 juillet 2000, Paris CDG est témoin de l’accident du Concorde d’Air France, qui prend feu lors de son décollage et s’écrase sur la ville voisine de Gonesse, faisant 113 victimes. L’accident précipitera l’arrêt de l’exploitation de l’appareil mythique. Puis, en mai 2004, à peine un an après son inauguration, la jetée du terminal 2E s’effondre, faisant quatre victimes. Elle rouvrira en 2008.
Aujourd’hui, l’aéroport du nord de Paris accueille 67,4 millions de passagers par an dans ses neuf terminaux et emploie 90 000 collaborateurs. Air France, qui a accompagné la croissance de l’aéroport, indique représenter la moitié du trafic. Couvrant une surface de 3 257 hectares (soit un tiers de la surface de la ville de Paris), il souligne qu’il est non seulement un lieu d’activité mais aussi de biodiversité : ses 1 100 hectares d’espaces verts accueillent plus de 500 espèces de faune et de flore.
Marqué notamment par l’édition d’un timbre de collection 50 ans en collaboration avec la Poste et une exposition en l’honneur de l’architecte Paul Andreu à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le cinquantenaire de l’aéroport correspond par ailleurs à une année exceptionnelle puisque la France accueille les Jeux Olympiques et Paralympiques cet été. Le groupe ADP y voit une occasion d’accélérer sa modernisation. Déjà entamée avec les différents bâtiments de jonction construits ces dernières années, elle consiste également en le déploiement de nouveaux scanners aux contrôles des bagages cabines, ouverture de salles de change pour les passagers en situation de handicap, enregistrement anticipé des bagages pour les athlètes en fin de compétition… Un projet de transformation va également être présenté et donnera lieu à une concertation publique cet automne.
Dans le même temps, le développement de l’intermodalité se poursuit : des travaux sont en cours pour améliorer encore la connectivité au sol de l’aéroport à ses environs, avec les travaux du CDG Express et de la ligne 17 du Grand Paris.