Expliseat vient d’élargir son marché. A quelques jours du salon Aircraft Interiors qui se tiendra à Hambourg la semaine prochaine, la jeune société française a dévoilé à Paris son nouveau Titanium Seat NEO, un siège de classe économique développé en collaboration avec Peugeot Design Lab. Pour son président et cofondateur Benjamin Saada, le Titanium Seat NEO se veut « toujours plus léger, mais surtout plus confortable et plus élégant ».
Le nouveau siège retient en effet la marque de fabrique d’Expliseat depuis le lancement du Titanium Seat originel il y a tout juste deux ans, à savoir une conception ultra légère rendue possible par l’utilisation du titane et des matériaux composites. Le Titanium Seat NEO ne pèse que 5 kg par passagers, 1 kg de plus que la première version, mais affiche une réduction de masse pouvant aller jusqu’à 60% face aux sièges concurrents proposés sur le même marché.
Le nouveau siège se destine toujours principalement aux opérateurs d’appareils moyen-courriers A320 et 737, mais pas seulement. « Le marché est en pleine mutation » annonce Benjamin Saada qui explique que le « Titanium Seat vise les vols pouvant atteindre jusqu’à 7 heures ». Selon lui, les monocouloirs sont en effet amenés à effectuer des vols de plus en plus longs, une tendance qui sera encore accentuée avec l’arrivée des monocouloirs remotorisés d’Airbus et Boeing, et en particulier avec l’A321neoLR qui sera très certainement amené à remplacer les 757 sur l’Atlantique Nord. Le président d’Expliseat annonce aussi que son Titanium Seat NEO pourra aussi équiper la famille A330 d’Airbus lorsqu’il ils sont déployés sur des routes régionales.
Le nouveau siège se veut donc plus confortable que les premières versions. Exit aussi l’aspect banquette du premier Titanium Seat, les assises et dossiers sont désormais individualisés pour chaque passager. Les ingénieurs du Peugeot Design Lab ont réussi à intégrer des soutiens lombaires, des mousses à mémoire de forme, un appuie-tête avec appuie-nuque, des tablettes de grande dimension en fibre de carbone et des pochettes en matériaux élastiques qui « pourront accueillir des ordinateurs portables », supprimant ainsi le besoin de ranger son équipement dans les coffres à bagages pour les phases de décollage et d’atterrissage « ce qui n’est pas pratique pour le passager assis côté hublot par exemple ».
Expliseat a par ailleurs volontairement écarté la fonctionnalité d’inclinaison du dossier, la tendance étant aujourd’hui à sa complète suppression par beaucoup d’opérateurs mondiaux, notamment pour des raisons économiques. La maintenance du Titanium Seat est en effet un argument fort pour la société, compte tenu du très faible nombre d’éléments composant les sièges. Le Titanium Seat NEO ne comprend que 40 pièces, 10 de plus seulement que pour le Titanium Seat. Benjamin Saada nous explique cependant que les modifications du siège ont été profondes et rendent nécessaire le lancement d’un nouveau processus de certification. Il nous explique aussi que dans le cadre d’une offre pour l’A330, le siège sera d’abord proposé en configuration dense (3 rangées de 3 sièges de front) mais une configuration en 2-4-2 est également envisageable : « si on nous le demande, nous le ferons ».
Expliseat est également revenu sur les précédents succès du Titanium Seat et notamment sur son contrat avec la compagnie régionale Air Tahiti. Le premier ATR équipé devrait voler le mois prochain annonce Benjamin Saada. Un total de 1 500 sièges volent déjà aujourd’hui chez différentes compagnies aériennes. Il nous a également précisé qu’Expliseat n’avait pas été touché financièrement par la récente faillite d’Air Méditerranée, un seul appareil ayant été aménagé.