Le développement du CSeries aura définitivement coûté toute son activité Aviation commerciale à Bombardier. Le groupe canadien a vendu sa participation dans la Société en commandite Airbus Canada à Airbus et au gouvernement du Québec. Le programme A220 est désormais détenu à 75% par Airbus et à 25% par le Québec.
Bombardier recevra un montant de 591 millions de dollars, déduction faite des ajustements, dont 531 millions de dollars reçus à la clôture, et se libérera à l’avenir de son obligation de financement à l’égard d’Airbus Canada. Par ailleurs, Airbus repousse de trois ans l’acquisition de la totalité du programme, la reprise de la part détenue par le gouvernement du Québec étant désormais prévue pour 2026.
Airbus a également acquis la capacité de production des lots industriels des avions A220 et A330 de Bombardier au Québec. Ces activités de production seront désormais assurées sur le site de Saint-Laurent par Stelia Aéronautique Saint Laurent Inc., une filiale nouvellement créée de Stelia Aerospace, filiale à 100% d’Airbus spécialisée dans les aérostructures.
L’avionneur européen a également précisé que plus de 3 300 emplois seront assurés au Québec.
« Cet accord avec Bombardier et le gouvernement du Québec prouve notre soutien et notre engagement à l’égard du programme A220 et d’Airbus au Canada et renforce notre partenariat de confiance avec le gouvernement du Québec. C’est une bonne nouvelle pour nos clients et nos employés ainsi que pour l’industrie aéronautique et spatiale du Québec et du Canada », a déclaré Guillaume Faury, le PDG d’Airbus.
Depuis la prise de participation d’Airbus dans le programme CSeries, le total des commandes nettes cumulées pour la famille A220 a augmenté de 64% pour atteindre 658 appareils au 31 janvier.
Après de lourds problèmes dans le développement et la commercialisation de la famille CSeries et après un premier sauvetage financier par le gouvernement du Québec, le programme d’avions de ligne de Bombardier. avait été cédé à Airbus avec une participation majoritaire le 1er juillet 2018., l’avionneur canadien ne totalisant plus qu’une participation de 34%.
Mais pour tenter de venir à bout de ses difficultés financières, l’avionneur a également revendu le programme Q400 à Longview Aviation Capital, qui a ressuscité De Havilland Aircraft of Canada pour le gérer, puis le programme CRJ à Mitsubishi Heavy Industries, ainsi que plusieurs unités de production. Son programme de formation en aviation d’affaires a ainsi été cédé à CAE, les activités Aérostructures d’Irlande du Nord et du Maroc, ainsi que l’activité MRO sur les aérostructures à Dallas s’apprêtent à rejoindre le périmètre de Spirit Aerosystems, tandis que Latécoère vient de mettre la main sur la partie systèmes d’interconnexion et câblage de Queretaro.