Carnet de commandes au plus haut, chiffre d’affaires en progression, visibilité sur une durée qui n’a jamais été aussi longue, le moins que l’on puisse dire c’est qu’Airbus est dans une situation particulièrement privilégiée. Le groupe aéronautique européen vient de dévoiler ses résultats financiers pour l’année écoulée et pratiquement tous les voyants sont au vert.
Airbus a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 65,4 milliards d’euros en 2023, en progression de 11% par rapport à 2022. L’EBIT ajusté progresse de 4% à 5,83 milliards d’euros. Le carnet de commandes atteint quant à lui un nouveau sommet, avec une valeur de 554 milliards d’euros. « En 2023, les prises de commandes ont été importantes dans toutes les divisions du groupe » s’est réjoui Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus. Elles ont représenté quelque 186,5 milliards d’euros l’année dernière.
Évidemment, la nouvelle division Avions commerciaux reste de très loin le principal moteur du groupe, portée par les 735 appareils livrés l’année dernière (+11% par rapport à 2022). Pour rappel, Airbus avait réussi à livrer 68 appareils de la famille A220, 571 appareils de la famille A320neo (dont 317 A321neo), 32 gros-porteurs A330 (29 A330neo et 3 A330-200 destinés à une transformation en MRTT) et 64 gros-porteurs A350, une véritable prouesse dans le contexte des difficultés persistantes qui touchent une grande partie de sa supply-chain.
L’activité liée aux avions commerciaux a ainsi vu son chiffre d’affaires bondir de 15% en un an, à 47,76 milliards d’euros. Cette activité représente pratiquement les trois quarts du chiffre d’affaires total du groupe (près de 73% pour être précis). Et les perspectives sont toujours plus florissantes, avec un carnet de commandes qui a bondi de 26% en valeur, à 490,8 milliards d’euros (nouveau record).
Il faut dire qu’Airbus a vendu 2094 nouveaux avions de ligne l’année dernière (en prenant en compte les annulations), à comparer aux 820 appareils vendus en 2022, et avec une très nette progression de la demande pour des avions gros-porteurs, en particulier pour la famille A350 (281 nouveaux avions vendus). L’EBIT ajusté pour l’activité Avions Commerciaux a progressé de 5% par rapport à 2002, à 4,818 milliards d’euros.
Autour de 800 avions commerciaux livrés en 2024
Airbus entend évidemment poursuivre les montées en cadence de ses programmes et a annoncé viser « environ » 800 livraisons pour 2024, toujours dans l’environnement complexe de la supply-chain et avec les réserves d’usage quant à la situation géopolitique internationale. Les monocouloirs de la famille A320neo doivent toujours atteindre la cadence de production record de 75 appareils par mois en 2026, Guillaume Faury confirmant que le programme était pleinement « on track » pour atteindre cet objectif. Il explique aussi que les tensions sur la chaine de fournisseurs étaient en train de s’améliorer, mais que ces améliorations intervenaient en même temps que la progression des cadences. Il confirme aussi la montée des cadences pour l’A330 à 4 avions par mois dès cette année, ainsi que celle des 10 A350 par mois en 2026 (sa production nominale). Les programmes A350 et A220 représentent aujourd’hui proportionnellement les plus fortes montées en cadence.
Du côté des hélicoptères civils et militaires, le groupe aéronautique européen a réalisé un chiffre d’affaires de 7,33 milliards d’euros l’année dernière (en progression de 4%), avec un EBIT ajusté qui atteint les 735 millions d’euros (+15%). Les livraisons d’Airbus Helicopters étaient restées pratiquement stables l’année dernière (346 contre 344 un an plus tôt), le marché des hélicoptères civils restant encore complexe. Les prises de commandes de l’hélicoptériste accusent cependant une petite baisse en valeur (-8%), à 8,597 milliards d’euros pour 2023, même le nombre de machines vendues progresse (393 contre 362 un an plus tôt). Pour rappel, Airbus Helicopters a vendu 108 H125, 39 H130, 29 H135, 186 H145, 26 H160, 14 H175 et 8 NH90 l’année dernière.
Airbus Defence and Space a pour sa part réalisé un chiffre d’affaires de 11,495 milliards d’euros en 2023 (+2% par rapport à l’année précédente), avec un EBIT ajusté de 229 millions d’euros (-40%). La division est notamment pénalisée par la branche spatiale, mais les prises de commandes ont progressé de 15% en valeur sur un an, à 15,7 milliards d’euros. Le book-to-bill atteint ainsi près de 1,4 en valeur.