C’est à bord du premier 737 MAX 7 d’essai à Farnborough que Boeing Global Services (BGS) a reçu quelques journalistes en petit comité pour présenter la gamme de services qui accompagne désormais la dernière génération de monocouloirs de Boeing.
Un an après la création de Boeing AnalytX, une nouvelle division dédiée à l’analyse de données qui couvre l’ensemble des activités civiles et militaires de l’avionneur américain, Ken Sain, Vice President Digital Aviation & Analytics de Boeing Global Services (BGS) expose les différents progrès apparus entre les familles 737NG et 737 MAX pour ce qui est du support, notamment avec la multiplication des dispositifs de collectes de données dans, et autour de l’avion.
La famille Boeing 737 MAX introduit logiquement de nouvelles fonctionnalités qui permettent de générer beaucoup plus d’informations à destination des compagnies aériennes. Mais Ken Sain explique que c’est en y ajoutant des solutions de support au sol que l’on peut réellement maximiser les performances et l’efficience d’une flotte.
Il cite par exemple l’apport du nouveau poste de pilotage de l’appareil, qui préserve certes la communalité avec la précédente génération, mais qui est beaucoup plus avancé et qui dispose de fonctionnalités proches de celles disponibles sur la famille Dreamliner. Les 737 MAX sont aussi équipés d’un nouveau serveur embarqué (ONS) beaucoup plus avancé que celui des 737NG, avec de multiples outils tournés vers la maintenance. « C’est véritablement un CMC virtuel » explique-t-il (Central Maintenance Computer). Les nouveaux monocouloirs disposent aussi d’un nouvel outil de diagnostic embarqué, l’OMA (On board Management Agent), qui scrute tous les paramètres et données de l’avion en temps réel et qui peut identifier les défaillances potentielles.
Ken Sain explique aussi que les 737 MAX sont livrés avec tout un SDK (Software Development Kit) pouvant être utilisé par des tierces parties (par exemple pour des applications déjà développées par des compagnies aériennes et qui pourront être utilisées à bord de l’avion). La quatrième génération de Boeing 737 vient aussi avec une connectivité sans fil sécurisée, aussi bien tournée pour le téléchargement montant des logiciels de l’avion lui-même que pour la mise à jour des données nécessaires à la navigation et qui seront utilisées par le FMC (Flight Management Computer). Dans l’autre sens, cette connectivité permet de capturer les données de l’appareil pour une utilisation au niveau des opérations, à l’image des données recueillies par un QAR (Quick Access Recorder) ou un FDR (Flight Data Recorder).
Boeing a d’ailleurs dû revoir complètement l’environnement du soutien au sol en organisant la façon d’accéder aux différents types de données. « En gros, ce qui se passait auparavant c’est que nous attachions un ordinateur de maintenance portable à l’avion pour faire du troubleshooting, pour identifier des problèmes qui allaient se transformer en panne, mais désormais nous pouvons tout faire sans fil ».
Mais Ken Sain insiste sur le fait que ces nouvelles fonctionnalités, qui permettent déjà à l’avion de créer davantage de valeur pour le client, vont encore être améliorées par l’ajout de solutions numériques d’analyses de données, ce qui rendra possible des opérations de l’avion encore plus efficaces.
Il prend l’exemple des solutions de gestion des équipages fournies par Boeing. Un tiers de la flotte des Boeing 737 MAX qui sera livrée sera en effet pilotée par des équipages gérés par les solutions d’optimisation d’équipages de l’avionneur (composition, rostering…), ce qui permettra à la compagnie aérienne de générer son planning et de gagner en efficacité. Les solutions de gestion des équipages de Boeing intègrent déjà 400 000 personnels navigants de par le monde. « Cela permet de gagner entre 3% et 7% de productivité par exemple en opérant avec plus d’avions à effectif constant ou en étant simplement plus efficace grâce à un algorithme d’optimisation, le tout évidemment en continuant à prendre en compte les préférences des équipages avec un outil de betting préférentiel », précise Ken Sain.
Il en va de même dans la création des plans de vol, secteur sur lequel Boeing dispose de l’une des trois principales solutions mondiales (JetPlanner – Jeppesen), avec ses quelque 700 clients et 1,1 million de plans de vol générés chaque mois aux quatre coins de la planète. « Nos outils arrivent à générer entre 1 et 3% d’amélioration, que ce soit au niveau de l’utilisation du carburant, de la gestion des droits de survol… » ajoute-t-il, rappelant aussi au passage que pour la famille 737 MAX, un avion sur trois sera aussi couvert par les solutions de flight planning de Boeing. C’est encore plus vrai au niveau des EFB où trois 737 MAX sur quatre seront livrés avec des solutions de sacoches électroniques disposant des applications Boeing. L’avionneur américain assure déjà le soutien de quelque 300 000 tablettes tactiles.
La collecte de données se fait ainsi à tous les étages (préparations des vols, dispatch, trajectoire en vol, Airplane Health Management…) avant d’être analysée par les différents outils de Boeing AnalytX. Les clients se voient ensuite proposer des services spécifiques pour chaque département de la compagnie aérienne, que ce soit au niveau du suivi des équipages, de la planification des vols, de la maintenance.
Ainsi, rien que pour la maintenance, les outils d’analyses de Boeing prennent aussi en compte les données de l’avion à partir d’Airplane Health Management (AHM) bien sûr, mais aussi le logiciel Toolbox, les outils de gestion documentaire Aerdata (STREAM, EFPAC) ou encore la plateforme MyBoeingFleet.
Avec le MAX, la famille 737 entre désormais aussi dans l’ère du data analytics.