Etihad Airways Engineering, l’un des membres fondateurs de l’alliance AMA (Airbus MRO Alliance) lancée au Bourget en 2017, a profité du salon MRO Middle East à Dubaï pour revenir en détail sur l’installation de l’équipement de collecte de données FOMAX (Flight Operations and MAintenance eXchanger) fourni par Collins Aerospace.
Ce dispositif est l’une des pièces maîtresses de Skywise, la plateforme dédiée aux services d’Airbus développée avec l’aide de Palantir, car elle permet de porter de 400 à 24 000 le nombre de paramètres recueillis sur les monocouloirs Airbus (et de 1 500 à 40 000 paramètres sur A330) pour pouvoir l’alimenter en données. La compagnie d’Abou Dhabi était montée à bord de Skywise au début de l’année dernière avec une annonce d’Airbus au salon aéronautique de Singapour.
Borja Dosal Roiz, ingénieur Avionique chez Etihad Airways Engineering, a ainsi annoncé que le premier appareil d’Etihad à être équipé de FOMAX a été l’un de ses 32 monocouloirs Airbus. Il s’agit de l’A320 immatriculé A6-EIR (MSN 5407) qui a ainsi été immobilisé les 17, 18 et 19 septembre dernier pour la modification.
L’ajout du boîtier FOMAX en baie avionique a nécessité l’installation d’un certain nombre de câblages, la mise en place logique d’un breaker dédié dans le poste de pilotage, mais surtout l’installation des antennes GSM et des supports associés à quelques cadres en arrière de la porte 1L. C’est cette nouvelle liaison de données 4G qui permet ainsi à FOMAX de dialoguer avec Skywise. Le boîtier dispose de jusqu’à huit slots pour cartes SIM, quatre dédiés à l’opérateur et quatre pour Airbus.
Borja Dosal Roiz est également revenu sur quelques cas concrets qui ont aidé Etihad à améliorer ses opérations via la plateforme Skywise mais qui ne concernaient pas, à proprement parler, l’utilisation des algorithmes de maintenance prédictive.
Il cite par exemple le suivi du vidage naturel des bouteilles d’oxygène dans le poste de pilotage qui a conduit à une augmentation de la marge limite de 1 100 à 1 300 psi pour éviter les mauvaises surprises entre deux visites d’entretien, l’étude des écarts de température des freins sur la même jambe de train d’un appareil qui a finalement nécessité le seul remplacement d’une sonde de température ou encore l’étude du comportement anormal d’une valve de contrôle du dispositif antigivrage du bord d’attaque de voilure qui mettait trop de temps à s’ouvrir.