Le stand de Donecle connaît un succès certain à chaque événement aéronautique et les deux derniers salons MRO organisés à Singapour et à Londres n’ont pas fait exception. Il faut dire que les avantages apportés par l’utilisation des drones de l’entreprise toulousaine pour effectuer des inspections automatisées de maintenance sont nombreux et il semble logique que cette activité connaisse un bien bel avenir dans les prochaines années, au fur et à mesure de son acceptation par les différentes autorités mondiales.
L’actualité de Donecle semble même s’accélérer depuis quelques mois, avec les récentes annonces concernant la compagnie aérienne Austrian en septembre ou encore avec la société MRO américaine AAR en octobre. Donecle vient par ailleurs de figurer parmi les 13 finalistes de l’initiative « Hangar 51 » du groupe IAG (International Airlines Group) récompensant l’innovation après avoir fait tester sa solution à Iberia et à Vueling en Espagne.
Pour le cas d’Austrian, Hélène Druet, directrice marketing de Donecle nous explique que la compagnie aérienne autrichienne s’était montrée particulièrement intéressée par la solution pour ses recherches d’impacts de foudre. « Nous avons beaucoup travaillé sur les algorithmes pour améliorer l’autodétection et nous sommes désormais capables de définir ou d’écarter les zones d’impact probable » nous annonce-t-elle, rappelant au passage qu’il faut généralement entre 8 et 10 heures pour inspecter un avion ayant été touché par la foudre avec les méthodes traditionnelles, un temps qui peut être divisé d’un facteur 10 avec la solution Donecle.
« L’impact de foudre est clairement le domaine qui apporte le plus de valeur auprès des compagnies aériennes, car nous parlons ici de disponibilité avion, de coûts directs et indirects importants pour leurs opérations » ajoute-t-elle, citant par exemple les coûts typiques d’une AOG pour un monocouloir, de l’ordre de 10000 dollars de l’heure. Hélène Druet nous rappelle aussi que les avions commerciaux sont en moyenne frappés par la foudre une à deux fois par an, avec des régions géographiques plus marquées que d’autres. « Pour Austrian, c’est un gros problème à Vienne en été et c’est un cas d’usage que la compagnie souhaite vraiment explorer avec nous » ajoute-t-elle. Elle annonce que Donecle et Austrian se sont aussi lancés dans un partenariat technique visant à étendre les capacités de la solution à la famille E-Jet d’Embraer et en particulier sur les E195 de la compagnie autrichienne. Mieux, avec Austrian, Hélène Druet note que Donecle a mis le pied dans le groupe Lufthansa, ce qui pourrait aussi engendrer de nouveaux débouchés dans d’autres activités de maintenance du groupe.
Hélène Druet est par ailleurs revenue sur l’accord signé avec AAR quelques jours avant le salon MRO Europe, la société MRO américaine ayant décidé d’équiper ses installations de Miami des drones Donecle pour les inspections des A320 et 737. Elle explique aussi que pour l’instant la solution reste dédiée aux avions monocouloirs même si les choses pourraient bientôt changer. « Nous travaillons en parallèle à adapter notre plateforme aux avions gros-porteurs, où la solution sera encore plus pertinente au regard des dimensions de ce type d’appareils » annonce-t-elle. La directrice marketing de Donecle souligne aussi que la société poursuit ses expérimentations dans le domaine militaire et en particulier avec Dassault Aviation sur le Rafale et avec Air France Industries (AFI KLM E&M) pour les inspections des E-3 Sentry de l’armée de l’air (AWACS).
Hélène Druet poursuit en nous annonçant que Donecle continue à améliorer ses algorithmes pour les rendre plus fiables et plus performants, par exemple dans le domaine de l’évaluation des peintures. « Nous restons concentrés sur les besoins des compagnies aériennes et des sociétés MRO, mais nous avons aussi des discussions avec d’autres acteurs, par exemple dans l’optique d’une optimisation des plannings de remises en peinture, aujourd’hui très cadencés » observe-t-elle.
Fondé en 2015, Donecle emploie désormais plus d’une vingtaine de personnes reparties entre les parties missions (vol du drone), mais surtout sur la partie imageries – algorithmes – intelligence artificielle et bien sûr sur la partie formation. « Nous ne vendons pas le drone en tant que tel, mais nous vendons un service qui comprend drone, logiciels d’analyses et la formation des équipes sur place pour qu’elles soient autonomes dans leurs inspections, aussi bien pour la maintenance en ligne que pour de la maintenance plus lourde » explique Hélène Druet. Et de se réjouir : « Nous avons aussi beaucoup d’autres clients en démonstration ou en test, et nous espérons pouvoir les annoncer prochainement ».
Photo © Donecle